L’Homme qui rétrécit, un film de Jan Kounen
Il fallait une certaine dose d’inconscience ou de témérité au réalisateur hollandais Jan Kounen pour se lancer dans le remake du film de SF devenu culte depuis sa sortie en 1957 : L’Homme qui rétrécit, signé Jack Arnold (1915-1992) et adapté du roman de Richard Matheson (1926-2013). Le pari est-il réussi malgré une tête d’affiche bankable ? La réponse est dans la question…

Jean Dujardin (Paul) – Crédit : Universal Pictures
Paul et Elise forment un couple parfait. Ils ont une petite fille, Mia, et vivent au bord de l’océan. Même si, à l’évidence, des problèmes financiers font leur apparition dans l’entreprise de Paul, cela ne l’empêche pas de s’adonner à son passe-temps favori : la nage. Or, ce jour, alors qu’il est au milieu des flots, un étrange phénomène nuageux se développe au-dessus de lui. Quelques jours après, il se rend chez son ami docteur et se fait mesurer. Le verdict est sans appel : – 4 cm. Le toubib met cela sur le compte de l’âge, la cinquantaine. Mais voilà que ses vêtements commencent à devenir de plus en plus amples. Une consultation à l’hôpital va ressembler à un couperet : il rétrécit inexorablement et sans explication aucune. Sa vie change diamétralement. Réduite à son cercle familial, elle va même devenir impossible. Reclus dans la cave de leur maison, Paul va devoir affronter son gentil matou devenu pour lui un prédateur redoutable, mais aussi une araignée assoiffée de sang, alors qu’il n’a qu’une aiguille à coudre comme seule arme. Il doit surtout faire face, est c’est bien sûr l’idée centrale du roman, à sa finitude.
Jean Dujardin incarne un Paul tout en détresse mais aussi déterminé. Les effets spéciaux sont d’une grande habileté, sans pratiquement de fonds verts, tout en virtuosité de prises de vue ! Demeure, et c’est le point faible, le lancinant discours en off de Paul qui s’érige alors en prof de philosophie dissertant sur la place de l’Homme dans l’Univers. Mais, pour la réalisation, un film à ne pas complétement ignorer.

