Jérôme Aumont publie La plus que lente, aux éditions Christian Bourgois. Un récit délicat qui explore la mémoire et la construction de l’identité.

Jérôme Aumont © Laetizia Le Fur
A l’été 1978, Nicolas à 12 ans. Depuis toujours, il passe ses mercredis avec le fils du voisin. Alors qu’il se sentait libre et heureux avec Marc, un trouble vient subitement perturber Nicolas. Il ne sait pas vraiment le définir. Un mélange de désir et de malaise. Nicolas décide de s’éloigner, de fuir. Il demande à aller passer l’été chez sa grand-mère. Là-bas, il retrouve une forme de sérénité. Il fait également une rencontre atypique. Il s’agit de la voisine de sa grand-mère. Solitaire et énigmatique, elle se prend d’amitié pour Nicolas. Elle lui fait découvrir de nouvelles perspectives, comme la célèbre valse de Debussy « La plus que lente ». Dès lors, cette musique sera comme la bande-son de son existence mouvementée.
Accélérer le rythme
Saut dans le temps. On retrouve Nicolas, 24 ans, qui vient de terminer ses études. Indépendant, il s’est créé une vie loin de ses parents. Loin des souvenirs et de Marc. Il veut des expériences nouvelles, détachées de sa vie d’avant. Il veut vivre sa vie. Trouver l’amour auprès d’un homme comme il vient enfin de l’avouer à sa meilleure amie. Christian entre alors dans sa vie. Un homme plus âgé, sans arrêt en déplacements. La relation semble d’emblée éphémère, complexe.
Sauf que, nouvelle ellipse, Nicolas est désormais en couple avec Christian. Ils voyagent ensemble et achètent une maison au bord de la mer. Nicolas espère trouver la stabilité qu’il attendait. Ce sera le cas, un temps. Des événements contrarieront par la suite ses projets et il devra affronter non seulement les affres du quotidien mais aussi le passé qui ressurgira. Seul, face à la réalité, il ne pourra plus faire marche arrière et affrontera enfin les secrets.
Jérôme Aumont signe un second roman très réussi. Il slalome avec efficacité entre quatre instants de vie déterminants. Ce texte est empreint de délicatesse et de justesse quant à l’étude des émotions et des personnages. Il cible juste et laisse le lecteur pénétrer l’intime et les non-dits. Une histoire et une écriture saisissantes !
La plus que lente • Christian Bourgois