Chaque mercredi, on rend hommage à un grand classique du cinéma. A voir ou à revoir.
Sept ans de réflexion de Billy Wilder
Sorti en 1955, Sept ans de réflexion a conservé sa charge comique et subversive en mettant en scène les angoisses et les fantasmes du mâle blanc américain. A Manhattan, Richard Sherman accompagne son épouse et leur jeune fils à la gare. Direction le Maine pour de longues vacances d’été pendant que le mari, redevenu célibataire, va travailler, pour sa maison d’édition spécialisée dans le livre de poche à sensations alors que la canicule s’abat sur la ville. Encadré par les recommandations de sa femme (pas d’alcool, pas de cigarette, une nourriture saine), Sherman fait connaissance avec la nouvelle locataire de son petit immeuble : une sensuelle jeune femme de vingt-deux ans (Marilyn Monroe) occupant durant quelques semaines l’appartement au-dessus du sien…
Adapté d’une pièce de théâtre de George Axelrod, Sept ans de réflexion défie immédiatement les contraintes du genre. Un prologue se déroulant au temps des Indiens algonquins, une voix off ou les scènes rêvées par l’imagination débordante du héros confèrent ainsi une dynamique purement cinématographique. En outre, Sherman ne cesse de s’adresser à lui-même, et par là même au spectateur, tandis que dialogues et situations jonglent avec la censure du code Hays.
Bouche de métro
Dans le catalogue de désirs fantasmés de Sherman (repoussant les avances enflammées d’une secrétaire, d’une infirmière ou de la meilleure amie de son épouse), l’irruption de l’ingénue et séductrice voisine fait office de révélateur. Combien de temps et comment cet homme marié depuis sept ans résistera à la tentation de l’adultère ? Mais la culpabilité et la peur taraudent notre anti-héros.
Du générique de Saul Bass à la musique d’Alfred Newman, Sept ans de réflexion incarne la perfection de la comédie américaine du grand Hollywood. Wilder fait un clin d’œil à Tant qu’il y aura des hommes, impulse une dynamique digne du cartoon, joue avec le cinémascope et la mise en abyme.
Puis, évidemment, il y a Marylin. La scène de la bouche de métro soulevant sa jupe blanche est entrée dans l’histoire. A la fois naïve et provocante, quatre ans avant que Billy Wilder ne lui offre un autre rôle de légende dans Certains l’aiment chaud, elle marquait à jamais les mémoires.
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