Mardi 21 mars, à 20h à la Halle aux Grains, et dans le cadre du Cycle Grands Interprètes, c’est du haut des cimes de musique de chambre que nous arrivent des œuvres de Mendelssohn et Brahms, offertes par les deux artistes, la violoncelliste Sol Gabetta, et le pianiste Bertrand Chamayou.
Le programme, avec entracte, sera le suivant :
Felix Mendelssohn [1809-1847]
Variations concertantes, op. 17, MWV Q19
Johannes Brahms
Sonate n°2 pour violoncelle et piano en fa majeur, op. 99
Felix Mendelssohn
Sonate pour violoncelle et piano n°2, en ré majeur, opus 58 (28 mn)
À propos de Sol Gabetta
« Equilibre et élégance aristocratique … intensité et légèreté du toucher dans un équilibre quasi-miraculeux » The Glasgow Herald
Sol Gabetta atteint une renommée internationale lorsqu’elle obtient le « Crédit Suisse Young Artist Award » en 2004 et fait ses débuts avec le Wiener Philharmoniker et Valery Gergiev. Née en Argentine, elle remporte son premier concours à l’âge de dix ans, puis le « Natalia Gutman Award » ainsi que les félicitations au « Concours Tchaïkovski » de Moscou et à la « ARD nternational Music Competition » de Munich.
Sol Gabetta se produit maintenant avec les plus grands orchestres et chefs d’orchestre du monde, et dans les plus prestigieuses salles de concert du monde.
La musique de chambre reste au cœur de son travail. Sa participation et sa présence sont recherchées dans tous les festivals et salles renommés. Wigmore Hall de Londres, le Palau de la Música Catalana de Barcelone et au Théâtre des Champs-Élysées à Paris. Sa passion pour la musique de chambre l’a conduite à fonder en Suisse le Festival « Solsberg ».
Elle joue sur plusieurs instruments hérités des grands maîtres italiens datant du début du XVIIIè siècle, dont un violoncelle créé par le maître luthier Matteo Gofriller de 1730 fourni par l’atelier Cels de Paris, et, depuis 2020, le célèbre “Bonamy Dobree-Suggia“, un Stradivarius de 1717, généreusement prêté par la Stradivari Foundation Habisreutinger.
Sol Gabetta enseigne à l’Académie de Musique de Bâle depuis 2005.
La liste de ses récompenses et gratifications est impressionnante.
À propos de Bertrand Chamayou, Lauréat Soliste instrumental aux Victoires de la musique classique 2023.
Bertrand Chamayou fait partie des artistes incontournables de la scène musicale. Doté d’un très vaste répertoire, impliqué dans la création contemporaine et passant d’un style à l’autre avec une facilité déconcertante, il impose aujourd’hui une assurance et une imagination saisissantes, ainsi qu’une remarquable cohérence dans son propos artistique.
Qualifié encore de jeune pianiste ! sa biographie est plus qu’impressionnante, puisque l’artiste est rentré très vite dans le cercle des pianistes « tête de gondole », et la concurrence est pourtant rude, très rude. Ses qualités pianistiques y sont pour l’essentiel mais aussi les qualités propres du personnage qui font l’unanimité dans le public et dans son monde professionnel.
Bertrand Chamayou se produit sur les plus grandes scènes internationales ainsi que dans les plus grands festivals. Le Festival Piano aux Jacobins de Toulouse, qui lui est très fidèle depuis ses débuts, et l’a invité aussi à son édition chinoise à plusieurs reprises, les Festivals, de la Roque d’Anthéron, de la Chaise-Dieu, de Besançon, où il à remplacé au pied levé Krystian Zimerman, de la Côte Saint-André, de Radio France et Montpellier qui lui a offert une résidence en 2013…
Il joue sous la direction de tous les chefs de réputation mondiale, aux côtés de nombre d’orchestres de renom. À chaque fois, la liste est trop longue à citer!!
La musique contemporaine occupe aussi une part importante de son activité. Il a travaillé avec des légendes vivantes de la création comme Henri Dutilleux ou György Kurtag. Il est invité dans le cadre du festival « Présences » à jouer les concertos de Thomas Adès et de Esa-Pekka Salonen.
Son activité de chambriste est aussi essentielle, et il se produit régulièrement avec ses amis Sol Gabetta, Renaud Capuçon, Daishin Kashimoto, Augustin Dumay, Antoine Tamestit, Gautier Capuçon, Nicolas Baldeyrou, Alexeï Ogrintchouk, David Guerrier, Paul Meyer, Emmanuel Pahud, les quatuors Ebène, Belcea, Ysaÿe…
Natif de Toulouse, Bertrand Chamayou est remarqué dès l’âge de 13 ans par le pianiste Jean-François Heisser dont il a suivi par la suite l’enseignement au Conservatoire de Paris. Dans le même temps, il a travaillé assidûment aux côtés de l’illustre Maria Curcio à Londres, et a reçu les conseils éclairés d’un grand nombre de maîtres, dont Murray Perahia.
Bertrand Chamayou a par ailleurs à son actif des réalisations ambitieuses comme le cycle des Vingt regards sur l’Enfant-Jésus d’Olivier Messiaen à l’occasion du centenaire du compositeur ou les Douze Etudes d’exécution transcendante de Liszt, données maintes fois en concert, et dont résulte un « live » salué unanimement par la critique (Sony Classical).
Sachons qu’en 2006, notre pianiste est lauréat des Victoires de la musique classique, puis en 2011, il obtient le titre de soliste instrumental de l’année, qu’il remporte de nouveau en 2016 et, pour clore, il vient d’être nommé en 2023, lauréat soliste instrumental.
On n’oublie pas, en 2012, son enregistrement de l’intégrale des Années de pèlerinage de Franz Liszt qui obtint le titre de meilleur enregistrement de l’année, toujours aux Victoires.
Felix Mendelssohn-Bartholdy : Sur les Variations concertantes, c’est la première des séries composées pour violoncelle et piano. Elle est dédicacée à son frère Paul, violoncelliste, et c’est la seule pièce qui l’a été à un parent. La série fut achevée en 1829. Elle fut “autographiée“ lors de son voyage en Angleterre courant 1829. Felix appartient à une riche dynastie éprise de culture en tous les domaines. Il compose de nombreuses pièces diverses dès ses onze ans, très prolixe tout au long de son adolescence et durant sa jeunesse, même avec son occupation du temps en de nombreux voyages. Felix meurt à 38 ans d’épuisement disons, intellectuellement, entre les voyages, la composition, la famille, les responsabilités, les concerts, l’enseignement, une activité étourdissante.
Sonate pour violoncelle et piano, no 2, en ré majeur (Op.58)
1. Allegro assai vivace
2. Allegretto scherzando
3. Adagio
4. Molto allegro e vivace
C’est la seule sonate de Mendelssohn écrite avec quatre mouvements, et sans conteste, le sommet de sa création pour violoncelle et piano. Un Allegro assai vivace très alerte faisant penser aux premières mesures de la Symphonie italienne de par son exubérance, d’un seul tenant. Suivent un Allegretto scherzando, très ample, tour à tour, mystérieux, espiègle, nostalgique puis un Adagio, page empreinte de ferveur toute religieuse, un beau et grand mouvement lent. Mendelssohn y fait dialoguer un choral protestant pianistique, tout empreint de solennité, et un récitatif hassidique éloquent et déclamé. Et à la réexposition, il les superpose dans un apaisement plein de noblesse. On retrouve ici la passion du compositeur pour Bach. N’oublions pas que c’est lui qui, à vingt ans, ressuscite à Berlin, la Passion selon Saint-Matthieu, oubliée depuis cent ans.
Le Finale est un joyeux rondo, extrêmement virtuose pour les deux instruments, un véritable tourbillon musical.
Concernant sa Sonate pour violoncelle et piano n°2 en fa majeur, elle est écrite en 1886, dans ses dernières années (né en 1833, mort en 1897), qui furent une période de très riche fécondité en musique de chambre et lieder. C’est en réconciliant la forme classique avec les libertés romantiques, que Brahms atteint dans cette musique, une virtuosité expressive qui a rendu la plus chère à son cœur cette partie de son œuvre. Si l’on veut caractériser cette écriture, faisons parler un certain Claude Rostand : « Il n’y est, bien entendu, toujours question que de musique pure, sans intentions ou prétextes vraiment littéraires (…) l’inspiration se fait très rarement tragique. » On peut y ajouter des sources d’inspiration populaires, notamment tziganes, mais aussi, et de façon non négligeables, les rencontres féminines et les passions avortées qu’elles ont pu susciter. Des incitations artistiques aussi comme la rencontre avec le prodigieux violoniste Josef Joachim ou, sur le tard, le clarinettiste Richard Mühlfeld. La Sonate est en quatre mouvements, Allegro vivace, Adagio affetuoso puis Allegro passionato et enfin Allegro en guise de Finale, le tout sur une durée de moins de trente minutes.