Première Maison de ventes aux enchères en France, Artcurial a réussi à rivaliser avec de prestigieuses maisons de ventes internationales en à peine 20 ans d’existence.
Artcurial Toulouse, seule maison de ventes aux enchères associée en région créée la même année 2002 fait aujourd’hui la fierté du commissaire-priseur Jacques Rivet, qui l’a fondée. Le couple Vedovato a repris le flambeau en 2011. Tels des orpailleurs, toujours en quête d’un trésor, Valérie et Jean-Louis Vedovato organisent la prochaine vente de prestige à Toulouse le 14 décembre au Crédit municipal, avec quelques pépites en vue…
Créée à Paris en 2002 et dirigée par Nicolas Orlowski, la Maison de ventes aux enchères Artcurial, est mondialement connue. Présente dans huit pays du globe et 6 villes françaises, le Groupe est également partenaire d’un pôle immobilier de luxe et à la tête d’un pôle de vente de voitures de collections avec Artcurial Motorcars. La dernière vente annuelle a eu lieu le 29 novembre à Paris tandis que celle de Toulouse, dans deux semaines.
La vente de prestige du 14 décembre à Artcurial Toulouse propose de belles pièces exposées la veille au Crédit municipal. Parmi les 445 lots visibles sur le site interencheres.com, une lampe de Ferdinand Barbedienne (1810-1892) estimée 4000 à 6000 euros, d’une hauteur de 90 cm avec la boule en verre émaillée (Lot 405) est très attendue.
Notons aussi deux huiles sur panneau dont une de l’école flamande du XVIIème estimée 3000-4000 euros ou cette autre signée et datée d’Alfred Manessier estimée 5000-7000 euros, un collier négligé en or gris avec diamants, estimé 2000-2200 euros, mais aussi de la maroquinerie comme un sac Kelly Hermès estimé 1000-1200 euros… Pour Jean-Louis Vedovato qui dirige Artcurial Toulouse avec Valérie, son épouse, « la clientèle toulousaine achète plus facilement en ligne ou par téléphone et ne se déplace quasiment plus. La représentation physique a au moins diminué de moitié. »
Au moment de la réforme de 2002 qui permet aux maisons de vente étrangères de s’installer en France, et tandis que Nicolas Orlowski fonde la maison de vente Artcurial en lieu et place de l’Hôtel Dassault, Jean-Louis Vedovato travaille alors comme clerc à l’étude Chassaing-Rivet-Fournié. Proche des commissaires-priseurs parisiens à l’origine d’Artcurial dont Francis Briest, Jacques Rivet décide de fonder Artcurial Toulouse en commun accord avec Nicolas Orlowski, aidé de Valérie Vedovato, sa collaboratrice.
Jean-Louis Vedovato passe son examen de commissaire-priseur en 2010 et reprend l’affaire avec son épouse en 2011, au moment du départ de Jacques Rivet. Très complémentaires, Valérie coordonne les ventes, gère la clientèle pendant que Jean-Louis dresse notamment l’inventaire des lots. Le rôle d’Artcurial Toulouse consiste d’abord à expertiser, estimer un bien, conseiller le vendeur puis à proposer les biens majeurs en salle de vente à Paris ou à Monaco lorsque cela présente pour le client un plus grand intérêt. « Artcurial est une maison pluridisciplinaire » précise Jean-Louis Vedovato. Composée de 29 départements dont un récemment ouvert d’Art africain, chacun dirigés par un directeur expert, Artcurial Paris dispose d’un fort maillage territorial en France et d’experts qui viennent régulièrement à Toulouse en cas de besoin.
Outre l’art africain, la maison de vente se démarque en s’imposant dans un nouveau domaine de l’art contemporain : celui de l’œuvre multiple sous toutes ses formes. Avec ses ventes thématiques « Limited Edition », devenues incontournables depuis 2014, Artcurial prend en compte les nouvelles formes artistiques et les mutations du marché de l’art.
Ainsi le 13 octobre dernier, Artcurial Toulouse recevait Karine Castagna, experte reconnue de Artcurial Estampes et Multiples, pour une journée d’expertises gratuites d’oeuvres modernes et contemporaines, en vue de préparer la vente annuelle de Paris le 29 novembre.
La prochain journée d’expertise toulousaine aura lieu courant mars 2023. Et le commissaire-priseur d’ajouter :
« A Toulouse justement, nous présentons deux ventes de prestige par an, mais aussi des ventes de brocante et des expertises gratuites le vendredi sans rendez-vous. Outre le mobilier 18e et la peinture, nous nous intéressons également aux bijoux. C’est principalement Valérie qui s’en occupe. »
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Perles rares
Valérie Vedovato possède une fine connaissance de l’histoire de la Maison où elle travaille depuis sa création :
« En mai 2017 au Musée du Vieux Toulouse, nous avions organisé l’exposition des dessins, aquarelles et manuscrits d’Antoine de Saint-Exupéry, découverts à Toulouse, dont des lettres écrites par l’aviateur à sa maîtresse quelques jours avant sa mort, ainsi que des ébauches du Petit Prince. Les dessins ont notamment été vendus à Paris près de 300 000 euros le mois suivant. ». Si avec l’arrivée d’internet, l’effervescence des salles de vente de prestige s’est évanoui, les trouvailles du commissaire-priseur le disputent à ses anecdotes savoureuses :
« Cette pendule de Jules Vieillard (1813-1868), explique Jean-Louis Vedovato amusé restait depuis plusieurs années dans la salle de bain d’une cliente bordelaise. Vendue à Toulouse en 2016, elle s’est arrachée à prix d’or entre deux collectionneurs qui se sont bagarrés pour l’avoir. Elle est finalement partie à 65000 euros. Je pense à cette autre cliente qui nous avait fait venir en pleine campagne. Elle voulait faire expertiser des dessins pour racheter du matériel agricole et un tracteur. L’expert reparti, on fait ensemble le tour des objets et elle ouvre une commode rustique d’où elle sort un papier journal tout jauni qui enveloppait une paire de plaques en jade céladon pâle sculpté. Je prends des photos que j’adresse à l’expert parisien et qui me rappelle dans la foulée me disant qu’à vue d’oeil, ces objets valent au minimum 60 à 80 000 euros. Les objets chinois dataient en réalité de la Dynastie Qing du 18ème siècle. Nous les avons vendues 324 200 euros à Paris. Et la cliente s’est rachetée un tracteur… Il s’agissait tout de même d’une branche de la famille de l’ancien Président de la République Félix Faure… »
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En y regardant de plus près, il se pourrait bien que la vente du 14 décembre ne recèle elle aussi quelques anecdotes croustillantes et pourquoi pas une pépite illustrée, dont l’auteur reste encore inconnu à ce jour… Estimée entre 400 et 600 euros, une affiche des Droits de l’Homme, Papier peint à l’aquarelle et à la gouache marouflé sur toile, non datée, mais sans doute du 19ième selon l’expert, aurait appartenue à l’ancien journaliste et directeur, propriétaire du Journal La Dépêche du Midi, Maurice Sarrault, assassiné devant son portail en 1943. Ce grand Format de 280×180 cm représentant les symboles de la république française et portant les mentions suivantes : « Liberté Egalité Fraternité ou la mort », « République française une indivisible » et « Les Droits de l’Homme » a été retrouvé dans l’ancienne maison de la personnalité toulousaine.
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Pour les Vedovato, l’avenir des maisons de vente passera par l’association à une maison parisienne. « Artcurial a cette chance d’avoir un bon maillage territorial. La force d’Artcurial Toulouse est de considérer tous les objets qui nous sont apportés, que nous expertisons gratuitement, que nous allons trouver. Et de les mettre en vente, quelle que soit leur estimation initiale. »
La vente du 14 décembre sera donc à l’image d’un couple qui a su par sa personnalité, sa connaissance des enjeux et son savoir-faire dénicher les perles rares. Le tableau de Chu Teh-Chun daté de 1988, découvert par les Vedovato et vendu à Paris 5 177 400 euros en est la preuve la plus éclatante.
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Vente le 14 décembre 2022 à 14h
Crédit municipal de Toulouse
6, rue Urbain Vitry
31000 Toulouse
> Informations
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Artcurial Toulouse
8, rue Fermat
31000 Toulouse
+33 (0)5 62 88 65 66
v.vedovato@artcurial-toulouse.com
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