Black Adam, un film de Jaume Collet-Serra
Il ne manquait plus que lui ! Après un roupillon de 5000 ans, voici Black Adam qui refait surface pour rendre une justice allègrement … personnelle. Baston à tous les étages et effets spéciaux époustouflants. N’en demandez pas plus tout de même.
La scène liminaire nous plonge au cœur d’une cité du Moyen Orient : Khandaq, cinq millénaires avant nous. Des esclaves s’échinent à extraire le précieux Eternium afin que le potentat local s’en tresse une couronne qui fera de lui l’homme le plus puissant de tout l’univers. Sauf que voilà, un Spartacus en herbe va se rebeller. Il s’appelle Teth Adam et a reçu les pleins pouvoirs, c’est le cas de le dire, des dieux eux-mêmes. Ces derniers vont s’affoler devant leur créature et sa justice expéditive. Ils décident de la mettre au dodo pendant longtemps, longtemps, inscrivant malgré tout dans la roche une formule magique censée le réveiller. C’est justement après celle-ci que furète de nos jours un groupe de bras cassés mené par Adriana, son frère (qui ne pense qu’à manger) et un autre individu dont le premier regard fait penser au pire. D’ailleurs le pire en question va arriver. Entretemps Teth aura repris du service et, avisant qu’en fait Khandaq est toujours sous la coupe de puissances malfaisantes, va passer à l’acte. A sa manière évidemment. Sur son chemin il va se heurter à la Justice Society : Hawkman, Dr Fate, Cyclone et Atom Smasher, une poignée de super-héros qui ne veulent pas d’une justice par trop sommaire. Bon, à vrai dire, le scénario oscille en permanence entre le Bien et le Mal, le sérieux et le loufoque, et ne trouve pas vraiment sa voie, rendant confuse une histoire qui ne semble trouver sa justification prétexte que dans les scènes d’actions dont nous savons friand et expert ce réalisateur. Les dialogues sont comme d’habitude dans le genre aux abonnés absents de même que les acteurs dont on a du mal à saisir toute la subtilité de ton, leurs personnages n’ayant pas vraiment de substance. Citons tout de même, bien qu’on attendait un peu plus de lui, le Black Adam (Teth Adam) de Dwayne Johnson. Dans la peau de la version maléfique de Shazam, le comédien épatant de Jungle Cruise dérape ici dans cet emploi entre deux eaux, en traçant un portrait totalement monolithique et dénué de ce second degré qu’il manie d’habitude avec tant de virtuosité.
En résumé, un film pour fans hyper convaincus à l’avance. Une séquence post-générique fait apparaître, parce qu’il y aura une suite (!), le héros le plus glamour de toute la galaxie DC, déjà revêtu de sa cape rouge et sous les traits d’Henry Cavill himself ! Il serait question qu’ils s’affrontent. On tremble !!