« Argo », un film de Ben Affleck
4 novembre 1979, les révolutionnaires islamistes envahissent l’ambassade des USA à Téhéran. Ils veulent à tout prix récupérer le Shah, réfugié en Amérique avec famille et fortune, afin de le juger et, certainement, de le pendre haut et court. Mais, si 52 otages sont capturés et emprisonnés pendant 444 jours, 6 membres de la délégation diplomatique américaine vont réussir à s’échapper par une porte dérobée. Ils sont recueillis à l’ambassade du Canada. Ce sont ceux-là que Tony Mendez, spécialiste de l’exfiltration à la CIA, va devoir libérer. Pour ce faire, il va imaginer un scénario totalement rocambolesque. Avec l’appui des Canadiens et de quelques gloires anciennes d’Hollywood, il monte un bobard complètement loufoque. Muni de faux passeports canadiens et avec l’accord des autorités culturelles iraniennes, il va transformer les 6 réfugiés en équipe de tournage d’un film de science-fiction, Argo, en plein repérage dans le désert iranien. Il s’en est fallu d’un cheveu mais le subterfuge a fonctionné. L’opération restera secrète jusqu’en 1997, date à laquelle Bill Clinton la rendra publique. Dans une reconstitution saisissante des seventies, Ben Affleck, fantastique Tony Mendez également, nous propose ici un suspense d’autant plus extraordinaire que nous en connaissons l’issue. Nonobstant, je vous garantis une dernière demi-heure avec un pouls à 130. Cette réussite majeure dans la courte filmographie de ce comédien épatant et cinéaste de talent nous rappelle malheureusement le sort « politique » des otages dans le monde et la menace effrayante que font toujours planer sur la planète les héritiers, si l’on peut dire, des antiques et flamboyantes dynasties de la Perse millénaire.
Robert Pénavayre
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