Les Volets verts, un film de Jean Becker
Librement inspiré du roman éponyme de Georges Simenon publié en 1950, le scénario du dernier opus « Les Volets verts » de Jean Becker a connu une première version signée Jean-Loup Dabadie (1938-2020). Celle-ci a été reprise par Jean Becker lui-même qui, au passage, l’a un brin modifiée.
Où il est question d’un fabuleux acteur des années 70 du siècle dernier, Jules Maugin. Adulé autant par le cinéma que par la télévision, il règne monumentalement sur son métier. Mais voilà, seul au monde, follement amoureux en vain de sa partenaire de théâtre, Jeanne Swann (Fanny Ardant), pressé par ses engagements, Jules Maugin ne trouve refuge que dans l’alcool. Au point de mettre sa santé gravement en péril. Voyant sa bien-aimée s’envoler vers un autre cœur, il porte son dévolu sur la souffleuse du théâtre, Alice (Stéfi Celma), abandonnée avec son enfant par un homme peu soucieux de ses responsabilités. Ce dévolu n’est autre qu’une immense affection paternelle, mettant Alice et sa fille à l’abri de tout problème matériel et en particulier les installant dans une somptueuse villa méditerranéenne aux volets verts.
N’allons pas plus loin, « Les Volets verts » est un véritable hommage au plus grand comédien français vivant : Gérard Depardieu (Jules Maugin). Si ce dernier ne nous avait pas convaincu dans le Maigret de Patrice Leconte (2022), force est de reconnaître qu’il tient ici le film sur ses immenses épaules. Celui qui nous rappelle de plus en plus, et c’est un sacré compliment, le meilleur de Raimu, trace ici le portrait saisissant d’un acteur en fin de carrière triomphale se posant mille questions sur son métier et sa vie. Nul ne peut se mesurer aujourd’hui à un talent aussi original qu’universel et totalement éblouissant que le sien.
Soulignons au passage l’excellente contribution à la qualité de ce film d’un rassurant et rafraîchissant classicisme de comédiens tels que Benoit Poelvoorde, Anouk Grinbert et Fred Testot.
Un conseil : ouvrez grands ces volets verts !