Un gâchis complet !
Pour son deuxième long, le réalisateur nous met en présence de Léo, jeune et, bien sûr, brillant avocat, promis à un grand avenir dans un cabinet international, bla, bla, bla. Assez joli garçon, il vit le parfait amour avec une ravissante jeune femme. Nous sommes dans le Sud de la France, un endroit géographiquement connu pour se laisser aller à un certain nombre de compromissions avec la loi. Sans trop le vouloir, plus par bêtise que par ambition, quoi que, Léo va se faire rouler dans la farine par Paul, le mafioso local, en quête d’un avocat surpayé au black pour lui assurer toute impunité quant à ses trafics de traitement de déchets. Tout un programme qui aurait pu, à vrai dire, faire aussi un bon film, à défaut d’être un film original. Las, ce que nous propose Cédric Anger est d’une consternante platitude. Et l’on ne fait pas mieux pour dégoupiller un suspense que d’annoncer, dès les premières images, la fin du film ! Le plus grave à mon avis se trouve dans la platitude de l’interprétation. Ou dans la direction d’acteur… C’est ce pauvre Benoît Magimel (Léo) qui dans l’affaire, tient le pompon. Comment le réalisateur a-t-il laissé au montage des scènes de plaidoiries aussi hésitantes, platement récitées pour ne pas dire ânonnées. Stupéfiant ! Gilbert Melki, que l’on a connu bien meilleur, caricature le rôle de Paul comme dans la pire série télévisée. Même l’excellent Eric Caravaca, dans la peau d’un flic de la DGSE n’arrive pas à donner corps à son personnage. C’est dire. Seul peut être Samir Guesmi, dans le personnage épisodique de Ben, un porte flingue de Paul, arrive par moment à faire passer le frisson. C’est malgré tout largement insuffisant pour sauver ce film du naufrage.