Le cycle estival de la Cinémathèque se prolonge tout au long du mois d’août. Petite sélection dans la programmation.
Le Sens de la fête d’Eric Toledano et Olivier Nakache est l’une des meilleures comédies françaises de ces dernières années. Autour d’un mariage qui tourne mal, un casting de haut vol – avec au premier rang un Jean-Pierre Bacri plus bougon que jamais – s’en donne à cœur joie. Les répliques fusent, les quiproquos s’accumulent, le rythme s’emballe. Malgré un final un peu décevant, il flotte ici une ambiance à la Blake Edwards. Irrésistible. Autre comédie incontournable : Un Jour sans fin d’Harold Ramis avec Bill Murray et Andie McDowell. Au fil du temps, cette fable sur l’éternel retour a acquis le statut de film-culte.
Aux amateurs de nature et d’horizons lointains, on conseillera le Jeremiah Johnson de Sydney Pollack avec Robert Redford, manière d’anti-western sur lequel plane l’ombre d’Henry David Thoreau. Restons en Amérique avec Gran Torino de Clint Eastwood, l’une des plus grandes réussites du cinéaste qui incarne ici un vieil homme misanthrope et raciste pourtant plus humain que la plupart de ses contemporains. On rit beaucoup et l’on a aussi le cœur serré en compagnie de ce personnage anachronique tirant sa révérence de manière sacrificielle devant un monde qu’il ne reconnaît plus.
Vertiges de l’amour
Le cinéma de Jeff Nichols offre également une certaine idée de l’Amérique, la preuve avec son Take Shelter, magnétique et inquiétant, porté par un tandem de comédiens exceptionnels : Michael Shannon et Jessica Chastain. Parasite de Bong Joon-ho (Palme d’Or 2019) délivre une vision tout aussi sombre de la condition humaine au croisement de plusieurs genres : comédie, satire sociale, pamphlet politique, thriller… Cette œuvre brillante et jubilatoire évoque autant le Chabrol de La Cérémonie que l’univers de Polanski pour l’inspiration kafkaïenne et le théâtre de l’absurde.
Retour à Hollywood avec un Billy Wilder méconnu, millésime 1951, Le Gouffre aux chimères, qui mérite largement le détour avec un Kirk Douglas survolté. Enfin, nous terminons cette petite sélection de « Cinéma en plein air » en saluant l’un des plus beaux films de l’histoire du cinéma : Sueurs froides d’Alfred Hitchcock. Une femme revenue d’entre les morts, un homme en proie à ses démons, un amour fou, une machination machiavélique se donnent rendez-vous devant la caméra du maître. On ne s’en lassera jamais.
LES FILMS QU’IL FAUT AVOIR VUS