Des personnalités toulousaines dévoilent à Culture 31 leurs goûts, leurs passions, leurs jardins secrets, le tout devant l’objectif de Pierre Beteille. Nathalie Coffignal, responsable du mécénat au sein de l’association « Les Grands Interprètes », se prête au jeu.
Née à Toulouse en 1976, Nathalie Coffignal a suivi des études de commerce avant de travailler à Paris pour des médias comme Radio Nova ou Libération. A trente ans, elle fait son retour à Toulouse, mais constate que son métier dans la publicité ainsi que le travail à distance pour des titres de presse perdent de leur sens. Après un apprentissage du web et des nouveaux médias, puis la naissance de ses deux enfants, elle décide de trouver une activité plus proche de ses aspirations, en l’occurrence la culture. Voici bientôt huit ans que Nathalie Coffignal a mis ses compétences, son sens du relationnel et ses qualités commerciales pour développer « Les Grands Interprètes ». L’association organise et propose à Toulouse des concerts de musique classique et jazz depuis trente-six ans en accueillant les plus grands artistes français et internationaux. « Un challenge et un grand bonheur au quotidien », confie-t-elle.
Ce que vous préférez dans la musique ?
L’émotion qu’elle peut procurer à tous, que l’on soit novice ou initié. Et la joie de la partager.
Ce que vous aimez le moins ?
Quand on dit que la musique n’est que pour les connaisseurs justement. L’émotion est accessible à tous.
Le grand interprète que vous rêveriez de voir jouer ?
L’orchestre philharmonique de Vienne.
Le plus beau concert auquel vous ayez assisté ?
Sans aucun doute le plus émouvant, Cecilia Bartoli en Novembre 2015, le lendemain des attentats au Bataclan. Une immense et généreuse artiste. Sinon, de manière plus générale, je citerai aussi bien Björk au Grand Rex, David Bowie à Bercy, Stephan Eicher à l’Olympia, les Rita Mitsouko au Cirque d’Hiver, et évidemment Nougaro aux Bouffes du Nord.
La musique qui ne vous quitte pas ?
Difficile de ne citer qu’un style. J’ai commencé ma « carrière professionnelle » chez Radio Nova et ai été bercée à la world musique notamment. Mais la musique classique, de par ma pratique de la danse depuis petite et du piano depuis peu n’a jamais été loin. Mais pour n’en retenir qu’un, je dirai un bon Mickaël Jackson pour danser. Intemporel et indémodable.
Votre définition d’une action de mécénat réussie ?
Quand toutes les planètes sont alignées, que le mécène est heureux de l’évènement auquel il a pu convier ses invités, eux-mêmes enchantés du moment et que la soirée se termine par un échange avec les artistes. Et de manière générale quand les mécènes continuent leurs actions à nos côtés sur la durée. Leur fidélité me conforte dans l’idée que l’on a réussi ensemble cette action. Mais c’est aussi quand un mécène souhaite soutenir une action sociale en faveur de publics éloignés ou empêchés comme c’est le cas de nos concerts à l’hôpital par exemple. Grâce au mécénat de la Caisse des dépôts notamment, nous pouvons proposer des pauses musicales pour les patients, soignants et visiteurs de l’hôpital Purpan. Un vrai moment suspendu.
Une personne qui n’est plus et que vous aimeriez revoir ou rencontrer ?
J’aimerais revoir Nelson Freire pour qu’il m’apprenne à jouer le Clair de Lune de Debussy avec la même intensité que lui et son inimitable délicatesse.
Le don ou le talent que vous aimeriez avoir ?
Savoir jouer du piano justement.
Le défaut pour lequel vous avez de l’indulgence ?
La procrastination.
Votre personnage historique favori ?
Simone Veil.
Personnage de fiction ?
James Bond.
Le film dont vous ne vous lassez pas ?
Tous les films d’Hitchcock.
Votre livre de chevet ?
Au risque de ne pas citer d’auteur actuel, je ne peux m’empêcher de penser à Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand et Antigone de Jean Anouilh, deux textes que j’ai présentés au concours d’entrée du conservatoire… Je n’ai pas été prise. Et plus généralement tout Wilkie Collins qui a été un vrai coup de foudre de lectrice et que j’ai beaucoup, beaucoup lu.
Votre série télévisée préférée ?
Columbo.
Votre plat favori ?
Les pâtes sous toutes leurs formes.
Votre plus beau souvenir gastronomique ?
Je peux vous donner le dernier : Les P’tits Fayots de l’ami Aziz.
La boisson qui vous rend meilleure ?
Le vin blanc et le champagne.
Le cadeau que vous offrez le plus souvent ?
Des livres et des fleurs.
Le parfum ou l’odeur qui vous enivre ?
L’odeur régressive du chocolat.
Le métier que vous auriez pu exercer ?
Plus jeune, je me rêvais actrice…
Le conseil que vous n’avez pas suivi ?
De ne pas essayer par crainte de rater. Au pire, on se trompe. Mais il n’y a pas d’échec en tant que tel. Chaque « échec » apprend énormément.
Votre usage des réseaux sociaux ?
Un usage plutôt professionnel. A titre personnel, je regarde plus que je ne poste.
La mode qui vous indiffère ?
La mode est un éternel recommencement, alors sans y être indifférente, je commence à avoir l’âge d’en avoir vu passer quelques-unes et je ne parle pas que des modes vestimentaires.
Le paysage qui vous apaise ?
Un coucher de soleil à Biarritz ou au Cap Ferret, des paysages de montagne en toutes saisons mais aussi la vue sur les vallons de Bruniquel.
Le voyage dont vous rêvez ?
La Californie en famille.
La ville ou le pays ou vous pourriez vivre ?
L’Italie, le sublime pays de mon amie Roberta, notre chère responsable de billetterie.
Ce que vous préférez à Toulouse ?
Ses briques, ses places, ses bords de Garonne, sa douceur de vivre, ses couleurs, son côté Sud…
Ce que vous aimez le moins ?
La difficulté parfois de circuler et de se garer en voiture. J’ai donc opté depuis quelques années pour le vélo.
Votre devise ?
J’aime beaucoup ce proverbe africain qui se vérifie tous les jours : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».
Coup de cœur
Mon coup de cœur va à « Cultures du Cœur », une association qui vise à favoriser l’accès des personnes, en situation de précarité ou de vulnérabilité économique et sociale, aux structures culturelles. Grâce à « Cultures du Cœur » et à ses nombreux relais sociaux, la culture est plus que jamais moteur de lien social, de partage, de mixité…
Propos recueillis par Christian Authier
Les Grands Interprètes
Nathalie Coffignal © Pierre Beteille / Culture 31