Permis de construire, un film d’Éric Fraticelli
Romain est dentiste, confortablement installé à Paris. Son père, qu’il ne voit plus depuis longtemps, vient à décéder. En héritage, Romain reçoit un terrain sur lequel, selon la volonté du défunt, il devra construite une maison, celle dans laquelle le paternel aurait bien aimé finir sa vie.
Pourquoi pas, sauf que ce terrain est…en Corse. Avec ce film, l’acteur Eric Fraticelli, Bastiais de naissance, réalise son premier long métrage. Et à vrai dire, sans pour autant faire l’économie de quelques clichés …très attendus, nous amène dans une histoire dans laquelle c’est l’émotion qui va avoir le dernier mot. Démolissant finalement lesdits clichés, il va nous parler de son pays, de cette fameuse âme corse, de son rapport aux Continentaux, avec une justesse de ton qui achèvera de nous faire rendre les armes. Nous renvoyant dans la figure la trivialité de certains lieux communs quant aux habitants de l’Île de Beauté, il ficelle un scénario qui nous éloigne savamment du comique facile quant aux mœurs insulaires de la Corse.
Il donne ainsi à son film un relief à vrai dire inattendu qui ne peut que nous faire réfléchir à nos considérations un peu hâtives et stéréotypées quant aux indigènes corses. Plus vrai que vrai, et pour cause, Eric Fraticelli (à l’écran également) est le mentor de ce pauvre Romain (Didier Bourdon, parfait comme d’habitude), perdu avec son plan au milieu de la garrigue, malgré l’appui un brin baroque de Muller (Simon Abkarian épatant) son architecte allemand, véritable clone de Karl Lagerfeld. A hurler de rire !
En résumé un moment de détente idéal, particulièrement en ce moment…