Nightmare Alley, un film de Guillermo del Toro
Depuis Le Labyrinthe de Pan en 2006 et le multi récompensé au plus haut niveau mondial La Forme de l’eau en 2017, nous savons bien que les films signés de ce réalisateur mexicain doivent être l’objet de toute l’attention des cinéphiles. Ce dernier opus n’échappe pas à la règle en nous transportant dans le monde des mentalistes. Ici en mode sanglant. Véritablement hypnotique !
Etats Unis début des années 40 du siècle dernier. Dans la scène liminaire, Stan pousse un corps dans une fosse sommaire au milieu d’une ferme elle-même au cœur de nulle part. Une allumette après, tout flambe. Stan est à la dérive. Il va trouver refuge comme homme à tout faire dans un cirque itinérant. C’est là qu’il va lier connaissance avec Zeena et son mari Pete, un ancien mentaliste de grand talent, retiré des affaires. Gagnant leur confiance, Stan va s’initier à ce jeu de charlatan consistant à deviner la personnalité d’inconnus. Devenu expert en la matière, il quitte le cirque en compagnie de Molly. Direction New York où travaillent en free-lance. Avec succès d’ailleurs. À un point tel que Stan décide de passer à la vitesse supérieure, à savoir approcher de riches personnes, profiter de leur crédulité et ainsi gagner beaucoup d’argent. Un premier coup réussi avec éclat lui donne envie d’aller plus loin. Sa rencontre avec Lilith, psychiatre de la haute société américaine et femme de moralité plus que douteuse, lui donne l’occasion de croiser un homme aussi riche que dangereux. Avec l’aide de Molly, il va tenter un coup fumeux. L’arnaque de trop ?
Ce film qui se veut un hommage au film noir des grandes années américaines est un objet visuel somptueux. Autant l’environnement circassien et ses coulisses peu reluisantes que le cabinet de Lilith, chef-d’œuvre Art déco, sans oublier le bunker du richissime magnat, tout dans ces décors respire un talent de folie. Certes il y a un scénario, adapté du roman Le Charlatan, de William Lindsay Gresham publié en 1946, un peu lâche au niveau des personnages secondaires.
Mais la direction d’acteur est d’une diabolique précision, le montage et les cadrages, sans oublier les lumières, d’une redoutable efficacité. Et en parlant d’acteur, comment ne pas reconnaître que ce film repose en grande partie sur les épaules de Bradley Cooper. C’est lui Stan le mystérieux, celui dont on va suivre l’ascension et la terrible descente aux enfers. Un personnage peu reluisant, n’hésitant devant rien pour assouvir une soif dont on ne connaîtra ni l’origine, ni la motivation. A ses côtés, du luxe, tout simplement : Cate Blanchett, Lilith héritière des légendes hollywoodiennes, Rooney Mara, Molly toute de grâce et d’ingénuité, Toni Collette, Zeena énigmatique revenue de tout. Excusez du peu ! Sans oublier Willem Defoe, Ron Perlman… Bref, pour tout dire, un film taillé pour les Oscars. Et, quoi qu’il en soit, à voir surement.
Bradley Cooper – En route pour un Oscar !
Tout juste diplômé de l’Université de Georgetown, le jeune Bradley part pour New York, direction l’Actor Studio Drama School. Après le plancher théâtral, c’est au tour des plateaux de télévision et de cinéma d’accaparer ce jeune comédien plein de talent et de promesses. Dès 2001, il a 26 ans, le grand écran lui offre ses premiers rôles. Sa carrière va alors se précipiter car, même dans des seconds rôles, Bradley Cooper crève l’écran. En 2009, un premier plan lui ouvre les portes des grands. Comédies à succès, drames, cinéma indépendant, blockbusters, tout le monde se l’arrache. En 2018, il passe à la réalisation avec A Star is born (8 nominations aux Oscars et la statuette pour la musique du film). A l’évidence, avec le film sous rubrique, Guillermo del Toro lui a taillé le costume d’un oscarisé en bonne et due forme !.