Adios Amigo
Tu étais une belle personne
Qui conjuguait élégance et grâce
Un En Chanteur
Comme l’annonçait ton premier disque
Dont la raison de vivre
Razon de vivir
Etaient la Musique et l’Amour
Je t’entends encore chanter
Dans La noche oscura
La nuit obscure
Avec tes amis
Vicente Pradal et Ruben Velazquez
Que muero porque no muero
Je meurs de ne point mourir
Arrache moi à cette mort
Mon Dieu et donne moi la vie
Ne me tiens pas enchaîné
A ce lien si puissant
Vois que je souffre pour te voir
Et mon mal est si profond
Que je meurs de ne point mourir
Llama de Amor Viva
Ô flamme d’amour vive
Tu es resté longtemps
Trop longtemps
Entre le ciel et la terre
Tout passe et tout demeure
Mais notre affaire est de passer
De passer en traçant
Des chemins
Des chemins sur la mer
Disait Antonio Machado El Bueno
Et ta trace éclairera le voyage
De ceux qui ont eu la chance de te connaître
Sur la Méditerranée de leurs cœurs
Comme un petit soleil marocain.
Pour en savoir plus :
Serge Guirao dont premier album En chanteur portait bien son titre, vient de s’éteindre, après de longues années de combat contre la maladie. Né sous le soleil marocain, d’un père catalan, c’est sous celui de Toulouse, où il arrive à 12 ans, qu’il a bâti sa carrière de chanteur et d’auteur-compositeur, après de solides études au Conservatoire de Région.
En 1978, il accompagne Miguel Bosé à la basse à Madrid, met en musique des poèmes de Gloria Fuertes, puis de 1979-1981, il fait le tour de l’Argentine avec Alberto Cortez qui va produire son premier album intitulé ¿Quien sera?, Qui est là ?, sous le nom de Sergio Guirao, entièrement en espagnol avec des morceaux de sa composition, enregistré au fameux studio Condorcet créé à Toulouse par François Porterie et Jacques Cardona qui réalisent le disque ainsi que les premiers de Gold (dont Guirao fera brièvement partie de même qu’il travaillera avec Jean Paul Mader, autre vedette du show business toulousain). A la même époque, il assure la première partie de la tournée d’été de Dalida dans le sud de la France, tandis que que Julie Piétri l’invite à se produire en première partie de son Olympia.
Au mitan des années 1980, sa voix de velours, chaude et profonde, et son visage d’ange faisait battre les cœurs des filles avec des succès comme Maria ou Combat de cobras.
Dans le Spectacle Momentos en duo avec Nilda Fernandez et les guitaristes Benoit Mardon -qui vient lui aussi de disparaître-, et Rodrigo Mosquera, Serge Guirao s’éloignait déjà de la variété pour chanter sa raison de vivre,« Razon de Vivir ».
En 1993, il crée avec Vicente Pradal et Rubén Velázquez la magnifique Noche Oscura de San Juan de la Cruz, sur des musiques de Vicente Pradal, qu’illumine ce merveilleux trio vocal. Cette Nuit Obscure, ils la chanteront sur les plus grandes scènes du monde, avec le contrebassiste Renaud Garcia Fons et le pianiste Franck Montbaylet: Serge Guirao y chante, entre autres, Que muero porque no muero, qui m’arrache des larmes à chaque fois.
En 1996, il interprète Pelleas (en alternance avec le grand Luis Rigou) dans Pelleas y Melisanda, sur des poèmes de Pablo Neruda, mis en musique par le même Vicente Pradal, à la Scène Nationale de Quimper puis à Toulouse, Montpellier et Angers en 2001/2002:
Pelléas, lys bleu d’un jardin impérial,
la porte dans ses bras,
comme une corbeille de fruits.
Elle était belle et elle était bonne,
Il était doux et il était triste.
Ils sont morts de la même douleur.
En 1998, avec Abed Azrié, il crée à la Mounède, la Maison des Racines du Monde (aujourd’hui hélas à l’abandon), Suerte, une ballade entre Mésopotamie et Andalousie, où il chante de beaux poèmes arabo-andalous du XIe siècle, entre espérance et désespoir amoureux: Ton regard est ivresse Tes joues sont un verger Ta bouche est un corail Ton corps est basilic Ta parole est vérité Ton amour est paradis (…) Ton visage est croissant de lune Ton corps un rameau parfait Tel un collier ta taille Est ciselée de beautés Soleil de bonne fortune… Mon cœur est en désarroi Sois généreuse Ma vie et ma mort Entre tes mains se tiennent Tu es le mal et le remède.
Amis, qui peut porter secours
Contre le mal d’Amour
Les vins les plus purs emportent les aveux du cœur
Buvons à la Bien-aimée…
Sa « carrière » s’arrête là.
Ses chansons sont désormais introuvables en CD – quelques unes seulement sur les plateformes-
Mais pas son souvenir.