House of Gucci un film de Ridley Scott
Avant de nous présenter prochainement un biopic sur…Napoléon (!), le réalisateur du fabuleux Blade Runner (1982) nous offre la saga historico-romanesque d’une famille italienne ayant fait fortune dans la mode, les Gucci. Un peu long mais impressionnant tout de même !
Il y a tout juste un siècle naissait à Florence la première boutique Gucci consacrée aux articles de luxe en cuir. Son fondateur, Guccio Gucci (1881-1953) est le père d’une nombreuse fratrie mais c’est à trois de ses garçons qu’il va confier la destinée de ce qui va devenir un véritable empire du luxe international. Vasco s’occupe de la fabrication, Aldo (1905-1990) du développement à l’international et Rodolfo (1912-1983) de la Direction Générale. Le scénario du dernier opus de Ridley Scott ne retient que ces deux derniers. A noter que Rodolfo a fait une carrière assez soutenue dans le cinéma sous le pseudo de Maurizio D’Ancora. Nous sommes dans les années 70 du siècle dernier, l’empire Gucci connaît des moments de turbulences sérieuses. Paolo (1931-1995), le fils d’Aldo, styliste de son état mais un brin fantaisiste aussi, travaille dans la firme familiale. Son cousin Maurizio (1948-1995), fils aimé et surprotégé de Rodolfo ne veut pas entendre parler de l’entreprise et se destine à la magistrature.
Mais voilà, un soir, au bar d’une boîte de nuit, la belle et aventureuse Patrizia Reggiani flashe sur ce beau jeune homme, tout timide. Forçant le destin et la famille Gucci, elle va finir par épouser Maurizio. Et vite comprendre que son avenir n’est pas au barreau mais à la tête de la prestigieuse maison de luxe. Elle n’aura de cesse alors que de manipuler son mari, Aldo, Paolo, faisant tout de même choux blanc face à l’éminence grise de la famille, Domenico (actuel patron du groupe). Arrivant à ses fins Patrizia croit en un avenir fastueux. Las, dans les Alpes suisses, une belle blonde attire le regard du nouveau PDG Gucci et fait sombrer Patrizia dans une dépression mortifère qui l’amènera à commanditer l’assassinat de Maurizio, par le truchement d’une diseuse de bonne aventure, la dénommée Pina.
Toute l’histoire est là. Nous en connaissons l’issue : prison pour les meurtriers, Pina et Patrizia. Il y avait effectivement matière à un beau roman-photo. C’est d’ailleurs le cas de ce film porté par des acteurs déchaînés : Al Pacino, Aldo presque caricatural dans ses excès, Jared Leto, méconnaissable en Paolo bas de la casquette, Jérémy Irons, (Rodolfo), Adam Driver, intense et magnétique Maurizio, enfin Lady Gaga, sulfureuse Patrizia, se révélant ici actrice d’une réelle dimension. Pour la petite histoire, Pina est jouée par Salma Hayek, épouse depuis 2009 du milliardaire François-Henri Pinault, propriétaire depuis la fin des années 90 de…Gucci !
Les descendants de la famille Gucci semblent jeter un regard critique sur ce film largement inspiré du livre de Sara Gay Forden : La Saga Gucci, paru en 2001. En tout état de cause, il se laisse regarder avec plaisir jetant au passage une lumière assez crue sur ce monde dans lequel il n’existe aucune limite. Et pas plus de morale…
Lady Gaga – Une personnalité, incontestablement
Ses études au Couvent du Sacre- Cœur à New York ne l’ont pas visiblement formatée dans le look bcbg. Loin s’en faut ! Actrice, compositrice, chanteuse, celle qui va prendre le pseudo de Lady Gaga et affoler la planète entière par ses extravagances torrides va devenir surtout une star du show biz version électro-pop. Malgré ses apparitions dans des séries tv, il faut attendre pour celle que l’on surnomme Mother Monster, l’année 2018 pour enfin accéder à un premier rôle au cinéma (A Star Is Born, Bradley Cooper). Elle a alors 32 ans et récupère au passage un Bafta Awards de la Meilleure musique de film. Les rumeurs font état d’une carrière musicale devenue aujourd’hui fragile… Le film sous rubrique devrait lui offrir l’opportunité d’un magistral rebond dans le 7è art !