Ip Man 4 : Le dernier combat
Fin de la saga-biopic un brin romancée de Ip Man (1893-1972), le plus grand maître de wing chun. Avec des combats époustouflants et une intrigue qui a fait hurler Donald Trump !
Il fallait bien que la longue parenthèse « Ip Man » s’arrête un jour pour son interprète du rôle-titre, Donnie Yen. C’est chose faite avec le quatrième opus de la série. Autant le dire tout de suite, si les adeptes des arts martiaux vont applaudir à tout rompre aux combats éblouissants qui tiennent littéralement en apnée, il serait tout à fait injuste de réserver ce film à cette catégorie de public. Le titre même de cet opus est révélateur : le dernier combat. En effet, Ip Man est condamné par l’usage invétéré qu’il a fait du tabac. Il vient de l’apprendre alors qu’il va se rendre aux USA pour trouver une université qui veuille bien accueillir son fils. Pour ce faire Ip Man a besoin d’une lettre de recommandation de la puissante Association des Chinois qui a la main mise sur Chinatown. Dire qu’il est bien reçu par cette confrérie d’experts en arts martiaux de tous bords n’est pas vraiment le cas. En effet, l’un des plus prestigieux élèves de Ip Man, rien moins que Bruce Lee (1940-1973), a décidé de transmettre le savoir de son professeur aux Américains, traduisant en anglais la bible du wing chun et enseignant également à tous ceux qui veulent l’apprendre cette technique de combat rapproché particulièrement efficace. Crime de lèse-majesté martiale ! Pas de recommandation, pas d’université si ce n’est en versant un don exorbitant. Mais voilà qu’un autre problème se pose. Lors d’une fête dans le quartier chinois, une équipe de karatekas, américains bon teint, vient littéralement décimer les boss de l’Association. Cœur battant de cette intrusion violente, Barton, un gradé de l’Armée US. Le sujet devient clair, qui du wing chun ou du karaté est-il l’art de combat le plus efficace ? Au travers de ce qui suit, c’est bien sûr le racisme, le suprémacisme blanc et l’orgueil démesuré des enfants de l’Oncle Sam des années 60 qui sont ici cloués au pilori.
Dans le rôle de Barton, Scott Adkins, plusieurs fois ceinture noire dans différents arts martiaux, est renversant de violence aveugle. Il était certainement difficile de trouver mieux/pire pour incarner cet officier bas du plafond et n’ayant que la force comme seul moyen de communication. Face à lui, Donnie Yen incarne toute la « zenitude » des pratiquants haut de gamme, ce qui n’enlève rien à leur efficacité bien sûr. Une saga martiale qui se termine sur un feu d’artifice en même temps qu’un ultime opus plein de nostalgie qui traite en creux du sujet de la filiation. Bien plus donc qu’un énième film de kung fu.
Donnie Yen – Adieu Ip Man
Quand on grandit dans une famille de spécialistes des arts martiaux, le destin semble tout tracé. Dès l’âge de 4 ans, c’est maman qui l’initie au Taï Chi. Puis le jeune homme va s’adonner au taekwondo, au wushu et au jiu jitsu. Il a tout juste 18 ans, en 1981, lorsqu’il s’installe à Pékin pour se perfectionner dans tous ces arts martiaux. C’est alors que se produit une rencontre qui va changer sa vie, celle avec le réalisateur et chorégraphe de combats Yuen-Woo-Ping. Le sort en est jeté. Impressionné par les talents du jeune Donnie, ce réalisateur lui offre d’emblée un premier rôle. C’est le début d’une immense carrière qui fait de Donnie Yen aujourd’hui la star incontestée des films d’arts martiaux.