La genèse de cette exposition prend ses racines lors de séances photos que le diplômé des Beaux-Arts de Paris organise avec ses amis d’enfance dans le quartier de Rangueil, où ils simulent des scènes de corps à corps. Les clichés très peu contrastés par manque de moyens techniques à l’époque lui servent de support de composition pour ses croquis et ensuite le passage de peinture à l’huile sur la toile.
Pendant dix ans Guillaume Bresson va composer des scènes contemporaines d’affrontements, avec une facture, un jeu de composition, de lumières, de symboliques empreintes aux codes de la peinture d’Histoire. Sa particularité, est non pas de peindre en monochrome, mais en camaïeu de gris, car l’absence de couleurs lui permet de composer en taches de lumière et de faire circuler les ombres.
Ces aspects techniques et cette théâtralisation sont au service de questionnements sociaux chers à l’artiste.
En 2017, le musée des Abattoirs lui commande une toile pour l’exposition Peindre comme je bouge, il revient alors six mois dans la Ville Rose afin de pouvoir l’honorer. En découle, une scène de violence entre 4 protagonistes en jogging sous les néons d’un un parking souterrain vide.
Vivant désormais à New-York depuis deux ans, il revient encore une fois à ses racines pour cette exposition à la Chapelle des Cordeliers en collaboration avec Centre d’Art Nomade. Cette fois avec la volonté de clore la série commencée il y a plus d’une décennie et également de rendre hommage et mettre en lumière les personnes qui ont posé à l’époque pour lui : Kader, Bobo, Alim…Ses muses non attendues.
Ce qui frappe dès l’entrée dans la Chapelle aujourd’hui réhabilitée, ce sont ces constructions bi matières dont la forme n’est pas sans rappeler celle des mausolées.
Tel une référence au passé, une évocation de la nostalgie de ces portraits d’amis de jeunesse toulousaine. Une mise en hauteur qui naturellement valorise les sujets et non sans rappeler la dimension spirituelle induite par le lieu.
Ces formes architecturales construites par le père de l’artiste, qui a du se contraindre à un montage dont l’apparence devait se rapprocher le plus possible à celle d’une ruine, n’est pas sans rappeler l’acquisition monumentale des Abattoirs.
La partie inférieure des constructions montées en parpaing, outre l’aspect pratique, a été souhaitée afin de marquer la transition avec le béton ciré du sol de la Chapelle, mais également en écho avec le souterrain peint. S’en suit une construction en briques qui vient recevoir les tondos peints à la fresque, recevant les portraits aux poses figées et très solennelles. L’architecture toute en courbes, la lumière froide des néons, l’atmosphère dépouillée sont autant d’éléments qui créent une mise en abîme et une conversation entre le lieu, la peinture et l’installation.
À découvrir jusqu’au 5 avril !
Chapelle des Cordeliers • 13 rue des Lois – Toulouse
Entrée libre
Ouverture les mercredis de 13h à 19h30
et du jeudi au samedi inclus de 13h à 19h.
Visites commentées gratuites à 18h30 les mercredis.