Léonor de Récondo publie La leçon des Ténèbres aux éditions Stock. Nouveau roman très subtil qu’elle présentera à la librairie Ombres Blanches le vendredi 7 février à 18h.
Les éditions Stock ont eu l’excellente idée de créer une collection intitulée « Ma nuit au musée » et de proposer à des auteurs de s’enfermer seul, le temps d’une unique nuit, dans un musée de leur choix. L’objectif ? Vivre un instant magique, replonger dans des souvenirs et partager un moment d’intimité avec un artiste. Lydie Salvayre, par exemple, avait tenté l’expérience en passant une nuit au musée Picasso. C’est fois-ci, c’est au tour de l’écrivaine et violoniste Léonor de Récondo de plonger dans cette expérience mystique. Direction l’Espagne et plus précisément Tolède où l’attend Dominikos. Le Greco.
Dans la chaleur d’une nuit espagnole
Léonor de Récondo débarque à Tolède. Il y fait une chaleur écrasante. La joie et l’inquiétude se mêlent. Qu’attendre d’une nuit aussi spéciale ? Léonor se questionne, appréhende. Est-elle à sa place, rencontrera-t-elle Dominikos ? Cet artiste qui l’accompagne depuis sa tendre enfance. Car ce qui revient en premier à la pensée de Léonor ce sont les souvenirs de l’enfance. Des moments passés en famille, en Espagne. Et surtout avec le père, passionné de peinture. Le père disparu qui manque cruellement. Alors le souvenir se fait doux, mélancolique, rassurant, émouvant. Il apaise Léonor qui continue de déambuler dans le musée Gréco. Aux souvenirs intimes s’imbrique la vie de l’artiste grec qui a dû quitter sa terre natale. Une vie d’errance entre l’Italie et enfin l’Espagne. Une vie d’artiste au service des autres.
Léonor de Récondo se laisse bercer par toutes les pensées qui lui viennent à l’esprit. Puis elle se rend dans le jardin, goûte à la chaleur de la nuit noire, joue du violon, se laisse guider par son désir, celui d’invoquer, d’appeler Dominikos près d’elle. Viendra-t-il au rendez-vous ?
La leçon des ténèbres est un texte charmant, vif, suave et sauvage. Une invitation au voyage, à la rêverie. On retrouve l’écriture puissante et charnelle de Léonor de Récondo qui, déjà auparavant, avait évoqué l’art, l’Espagne, le père. Un texte, un pas de côté, qui donne assurément très envie de lire ou relire tous ses autres romans parus chez Sabine Wespieser.
Léonor de Récondo, La nuit des ténèbres, Stock, 200 p.
Photo : Léonor de Récondo © Astrid di Crollalanza