Les Vetos, un film de Julie Manoukian
Pour son premier film, la fille du compositeur André Manoukian aborde, au travers d’une comédie sociale, le thème de la désertification rurale et plus particulièrement celui de la disparition annoncée des vétérinaires de campagne.
Où nous suivons, au cœur du Morvan, les heurs et malheurs de Nico (Clovis Cornillac), véto quinqua, qui se voit soudain abandonné par Michel, son mentor en même temps qu’associé. Mais ce dernier lui a réservé une surprise. Sous prétexte d’une crise cardiaque, il a demandé à Alex (Noémie Schmidt), sa nièce, fraîchement émoulue de la prestigieuse Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, de venir le visiter. Dans sa tête, il la verrait bien prendre sa succession. Or, celle-ci se destine à la recherche. Bonne fille, elle va consentir malgré tout à rester quelques temps… Va-t-elle succomber aux charmes de nos campagnes, ainsi qu’à ceux de Marco (Matthieu Sampeur), le jeune assistant de Nico ?
Les réponses sont dans les questions dans ce film au scénario un brin téléphoné et archi prévisible. Le mérite premier de ce long métrage est de souligner la véritable problématique de nos territoires ruraux d’aujourd’hui, laissés à l’abandon autant par les services publics que privés, médecins et vétérinaires en tête. Il surligne également la difficulté du métier de véto à la campagne avec les contraintes que son exercice entraîne : pas de vie de famille, horaires non-stop, dangerosité, pénibilité, rémunération loin des espoirs que peuvent faire naître 10 ans d’études, etc. Sans pour autant, et c’est heureux, faire l’économie des joies de cette profession : sauver des vies pas toujours animales, donner naissance, venir en aide à un milieu professionnel d’une rare dureté. Même si ce film est un peu gentillet dans sa facture, saluons-le pour tous ses mérites.