AIR, un des groupes pionniers des musiques électroniques en France, fête les 26 ans de son premier album : le culte Moon Safari. À l’annonce du voyage musical, Mikael Lecumberry a pris son billet pour la capitale. Un aller simple pour la lune, départ l’Olympia, embarquement le jeudi 07 mars 2024, fermeture des portes prévue à 20h.
Ce troisième épisode de notre série « Dis moi ce que tu écoutes, je te dirai ou aller » parcourt la France. Il donne la parole à Mikael Lecumberry, pour partager un album qui a marqué tout un genre et une génération : Moon Safari de AIR. Toute l’année derrière les fourneaux de son restaurant le Rocher de la Vierge à Toulouse, le chef ôte son tablier pour se retrouver devant les platines, le temps d’un week-end parisien. Les quelques 600 kilomètres à parcourir sont futiles quand on connait le spectacle sonore qui l’attend. Pour la première fois de sa carrière, le duo français, géant de la musique électronique internationale, joue son indémodable premier album en live. Il sera à l’Olympia de Paris, le jeudi 07 mars 2024. Les plus chanceux auront la possibilité de se déplacer jusqu’à eux, et pourront, comme Mika et Kelly, watch the stars…
AIR, trois lettres qui cachent deux hommes, Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel. Comment les as-tu découverts ?
J’ai toujours été curieux de tout ce qui sortait. Je les ai connu l’année où j’ai rencontré mon épouse. En 1995 sortait une compilation Source Lab, sur laquelle AIR pose un titre, Modulor Mix. Ça a été une première claque, puis deux ans plus tard, ils sortent leur propre compilation de seulement quatre morceaux, Premiers Symptômes. Ça a été une deuxième claque. En 1998, Moon Safari voit le jour… Le disque tournait, et tourne encore aujourd’hui, constamment à la maison.
Comment décrirais-tu l’album Moon Safari ?
Pour moi c’est un petit ovni, il regroupe pleins de choses, un peu disparates. C’est assez cinématographique comme musique, on reconnait plein de références que j’aimais déjà à l’époque : du musicien et compositeur Michel Legrand , le compositeur italien Ennio Morricone, l’utilisation des vocodeurs comme faisait Kraftwerk (groupe de musique électronique allemand), pas mal d’arrangements à la Jean-Claude Vannier, notamment connu pour son travail sur les morceaux de Serge Gainsbourg comme Ballade de Melody Nelson et L’Homme à tête de chou. C’est un peu à part quoi ! On peut être tranquillement assis dans le canapé puis d’un seul coup, Sexy Boy ou Kelly Watch the Stars résonnent, des gros singles qui donnent envie de se lever. C’est un bon poulet du dimanche ! Tout y est pour que ce soit un album réconfortant. Ceux qui l’on connu à sa sortie sont toujours contents de le repasser à des moments précis.
Un peu de nostalgie qui parle ?…
Non pas de nostalgie ! Enfin, j’ai une définition assez spéciale de la nostalgie. Pour moi, c’est quelque chose qu’on regrette mais qu’on n’a pas connu; on va regretter les années 30 ou 50 alors qu’on n’y était pas. Les Portugais disent « saudade », c’est une nostalgie heureuse. À chaque fois que je remets le disque, c’est une nouvelle écoute, il n’y a pas de retours en arrière.
Pourquoi faudrait-il monter à Paris pour les voir en concert ?
Moi je ne les ai jamais vu. Je trouve que c’est un très très grand album, qui mérite de se déplacer.
Ta chanson fétiche sur l’album AIR – Moon Safari ?
L’intro. La Femme d’argent. J’adore l’entièreté des titres mais voilà… (pas besoin de plus d’explications, c’est ma préférée aussi…).
Pourquoi écouter cet album d’électro et pas un autre ?
Il faut en écouter plein d’autres, mais dans le même style, je trouve qu’il n’y en a pas trop. Il existe toute cette mouvance portée entre autres par Étienne de Crécy qui avait sorti la compilation Super Discount. L’électronique française a amené un son qui s’est propagé dans le monde entier, ça a donné le nom French Touch , et donc Daft Punk, AIR , tous ces artistes là simultanément. Si on veut écouter ce qui se faisait dans les années 95-96-97, en France, c’est eux parmi tant d’autres, encore actifs aujourd’hui. La musique électronique était très expérimentale à l’époque. On jouait avec les premiers synthétiseurs, ça ne donnait pas des morceaux très pop dansantes. Kraftwerk amenait cette touche par contre, qui donnera ensuite New Order, et pleins d’autres artistes. Mais pour la base, je dirais Kraftwerk.
L’électro, c’est ton genre de prédilection ?
Tant que la musique me fait quelque chose, que ce soit du classique, la musique de film, la pop, la chanson française ou américaine, j’écoute. La musique c’est quelque chose qu’on ressent. Je n’ai pas de tabou, j’aime, j’aime, et puis basta !
Tu écoutes de la musique pour cuisiner ?
Ici, au restaurant, il y a tout le temps de la musique , tout le temps. J’arrive, je mets la musique, et c’est très éclectique.
à la Philharmonie.
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