Liane Foly sera sur la scène de la Comédie de Toulouse, le samedi 23 mars 2024, avec son dernier spectacle : « La folle repart en thèse ». Ce show multidisciplinaire et interactif retrace son parcours avec humour. Il pose également la dernière pierre d’une trilogie, après « La folle parenthèse » et « La folle part en cure ». Culture 31 a pu échanger avec l’artiste.
Culture 31 : « La folle repart en thèse » est votre troisième seule-en-scène, après « La folle parenthèse » et « La folle part en cure ». Comment arrivez-vous à vous renouveler à chaque fois, tout en gardant la même ligne directrice ?
Liane Foly : Cette trilogie est un mélange de disciplines différentes qui réunissent finalement mon instrument : la voix. « La folle repart en thèse » retrace davantage mon parcours avec humour. Ce show est interactif. Le public est au centre de la scène il s’amuse, chante participe et rit. Un cocktail joyeux. Le principal est de divertir le public, cela a toujours été ma préférence. Le spectacle est une merveilleuse façon de réunir et je suis tombée dans la marmite dès mon plus jeune âge. J’ai eu la chance d’être éduquée en ce sens. La musique, le théâtre, le cinéma ont toujours fait partie intégrante de ma vie et m’ont toujours inspirée. Je suis fille de commerçants et le public était déjà les clients du magasin à l’époque. Je l’évoque d’ailleurs sur scène.
Comme vous le dîtes, votre spectacle mélange les disciplines. Il mêle stand-up, musique et imitations, ou plutôt des « incarnations », comme vous aimez les appeler. Cet assemblage ressemble presque à une comédie musicale. C’est un genre qui vous plaît ?
Oui, tout à fait. J’adore les comédies musicales qui allient un savoir faire artistique général. J’ai suivi, enfant et ado, cette formation. Alors, pour moi, c’est évident de les coordonner. C’est un tout. On me nomme souvent couteau suisse. C’est plutôt l’école du music-hall, de l’entertainment. C’est la raison pour laquelle, depuis quelques années, j’ai souhaité réaliser ces trois shows et que j’y prends énormément de plaisir.
Vous l’avez mentionné, « La folle repart en thèse » est également un spectacle interactif. Le contact avec le public, c’est ce qui nourrit votre âme d’artiste ?
Absolument. On sait toujours, en tant qu’artiste, que le public est un ami fidèle. Il vient, se déplace, paye ses places. Ça, on ne peut pas le mesurer. C’est une question d’envie, de désir. C’est la magie de la scène. Alors c’est mon rôle de leur faire passer une super soirée. Le fait de les impliquer est essentiel. Je me sers aussi de l’improvisation suivant la ville où je me produis ou les fréquences que je reçois. On regagne tous une âme d’enfant quand on partage l’amusement.
Avez-vous en tête le souvenir d’une date où l’alchimie était particulièrement forte avec les spectateurs ?
Mes représentations scéniques sont très nombreuses. Chacune d’entre elles ont leur charme et leur force. Je ne fais aucune différence suivant les lieux ; des endroits plus intimistes ou grandes salles ou régions, peu importe. L’énergie est la même, c’est un éternel recommencement. Comme un rendez-vous amoureux, on s’apprivoise, on se teste et on embarque tous ensemble pour un voyage qui fait du bien.
Les tournées, la scène… Vous pensez qu’il est possible de s’en lasser ?
M’en lasser ? Non jamais, c’est mon oxygène la scène. Ma place. En fait, c’est le seul endroit où je me sens bien, très bien. Mais cela reste un métier même si c’est une passion. Avec le temps il est important de mesurer cette double vision de la vie, même si l’émotionnel résonne à l’état pur en scène. Il faut redescendre, c’est très physique. Et ça vide, mais ça remplit tant aussi. J’ai commencé très jeune, c’est inscrit dans mon ADN. Je ferai sans quand je ne pourrai plus exercer, mais ce n’est pas à l’ordre du jour. L’expérience scénique est une richesse précieuse. Plus on avance et plus on aime ça !
Dans les colonnes de l’Écho Républicain, vous avez dit : « Je suis une adepte du ‘tout est possible si on le désire’ ». Quel est votre désir le plus cher aujourd’hui, après quasiment 50 ans de scène ?
Je pense que l’envie mène le monde. Oui, tout est possible si on rêve fort et qu’on agit évidemment. J’ai sans cesse des projets des désirs mais je vis l’instant présent. Je crois aux bonnes rencontres, au bon timing la créativité la visualisation sont essentiels j’ai appris qu’on ne pouvait rien forcer dans la vie. On peut essayer, provoquer, mais l’envie est une réciprocité dans n’importe quel domaine qui crée la magie de la réussite. Aujourd’hui, je souhaite réussir mon troisième acte à travers mon métier. Mais aussi dans ma vie de femme. Alors comme j’aime être surprise et surprendre, je fais confiance en la vie pour pouvoir encore réaliser de belles choses…
Vous évoquez régulièrement votre amour de la vie. Vous préparez d’ailleurs un livre sur la votre. Peut-on en savoir plus sur ce projet ?
J’ai plusieurs projets en préparation en laboratoire. Il n’y a que 24h dans une journée et les idées se bousculent. Le planning aussi, mais comme je le change au fur et à mesure, au bon moment vous le découvrirez…
Vous avez récemment été faite chevalier de la Légion d’honneur, sur proposition du ministère de la culture. Cela vient en quelque sorte récompenser vos 36 ans de carrière. Si on vous l’avait prédit lorsque vous étiez enfant, l’auriez-vous cru ?
Ah non, je ne pouvais pas prévoir cela. C’est un immense honneur et une joie profonde de servir mon pays en transmettant la culture musicale française. Je fus très émue et j’ai pensé à mes chers parents. Je tiens particulièrement à remercier Mme Rima Abdul Malak qui m’a gradée à ce rang. Cela fait partie des grands moments que ma carrière m’a permis de vivre et j’en suis très reconnaissante. L’année 2024 a bien démarré, il me faut continuer à faire rayonner dans le monde entier la musique française. C’est une mission qui m’a toujours grandement attirée. J’aime voyager – le monde est grand – découvrir d’autres horizons. J’aime l’aventure et l’inattendu autant que la vie alors en route vers 2024 !
Propos recueillis par Inès Desnot