Grâce au Cycle des Grands Interprètes, le vendredi 1er décembre à la Halle aux Grains, 20h, grand concert avec Alain Altinoglu à la tête du hr-Sinfonieorchester Frankfurt. Ouverture avec une pièce de Dvorak, Inder nature, ouverture suivi du grand concerto pour piano de Grieg et pour clore, les Tableaux d’une exposition de Modeste Moussorgski, orchestration de Maurice Ravel.
Anton Dvorak
In der nature, ouverture
1890, le compositeur est toujours aussi prolifique. Comme sa musique de chambre, ses concertos ou ses symphonies, ses pièces plus narratives ne rompent jamais totalement avec les formes classiques. S’il a signé treize ouvertures, la plupart d’entre elles ont été pensées soit pour un opéra, soit pour une pièce de théâtre, dans le cadre alors fréquent de la musique de scène. Et c’est durant 1891 que, retrouvant sa résidence de campagne, il y entreprend la composition de « Nature, Vie et Amour », réunissant autour d’un même thème mélodique trois ouvertures de concert : Dans le royaume de la nature, Ouverture de Carnaval et Othello. Elles ont été conçues pour le concert. Initialement, le premier volet que nous entendons ce soir devait s’intituler Solitude et nuit d’été. Après un début en forme d’éveil, c’est une page délicieusement rythmée et enjouée, ne faisant de l’homme qu’un simple témoin de cette nature qui l’accueille. Le thème principal serait un autoportrait du compositeur, mais nulle précision n’est apportée pour qu’on suive, note à note, ce qui se passe.
Edvard Grieg {1843 – 1907}
Concerto pour piano et orchestre en la mineur, op. 16
I. Allegro molto moderato – Cadenza – tempo primo
II. Adagio
III. Allegro moderato e marcato – Andante maestoso
Durée : environ 28’
Par sa musique de scène Peter Gynt, désarmante de simplicité, le compositeur norvégien est célèbre. Par ce concerto aussi, vrai chef-d’œuvre du romantisme tardif, qui fait partie, comme on dit, du grand répertoire. Terminé durant l’année 1875, il est exécuté pour la première fois par l’auteur à Leipzig quatre ans plus tard. La candeur, la spontanéité de l’œuvre l’interdisent aux pianistes un brin torturés, compliqués, et qui voudraient se l’accaparer en le dénaturant. « Plein de vagues et tempêtes, de moments calmes et rêveurs, il respire le large, les grands espaces et évoque les chants à pleins poumons. » Sur un trémolo de l’orchestre impérieux, le piano impose un thème vigoureux. Suit immédiatement un Allegro à 4 temps qui reparaît dans le Meno allegro suivi d’une cadence s’appuyant sur le motif.
Va suivre un défilé mélodique d’accents impétueux où la virtuosité est tempérée par quelques marques de rêverie, puis, des élans subits succèdent aux motifs alanguis. L’adagio, en la bémol, n’est pas sans rappeler quelques pages de Robert Schumann. Les effets d’oppositions tonales et le mélange des timbres de l’orchestre avec le coloris pianistique confèrent à ce mouvement une grandeur qui le situe d’emblée sur les cimes. Dans le dernier mouvement, on joue dans un dialogue des forces instrumentales avec le piano comme ce solo de flûte, piu tranquillo. Tout cela mène à un presto. Des modulations nous conduisent à une conclusion décidée et originale avec une gamme énorme qui se déroule . Quatre accords ponctuent la péroraison.
Modeste Moussorgski {1839-1881}
Tableaux d’une Exposition
En souvenir de Victor Hartmann – 22 juin 1874
Maurice Ravel – Transcription pour orchestre – 1922
~ 35 mn
Promenade / Gnomus / Promenade / Il vecchio castello / Promenade / Tuileries / Bydlo / Promenade
Le ballet des poussins dans leurs coques / Samuel Goldenberg et Schmuyle / Promenade / Le marché de Limoges
Catacombae / Cum mortuis in lingua mortua / La cabane sur des pattes de poule / La Grande Porte de Kiev
Histoire d’en savoir un peu plus sur cette extraordinaire partition : cliquez ici.
Quelques indications d’instrumentation dans l’orchestration de Ravel : cliquez ici.
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