IMA solution et le musée Saint-Raymond ont concrétisé un mécénat de compétences afin de créer une visite virtuelle. Cette dernière déconstruit les idées reçues sur le peuple des Wisigoths, afin de comprendre un large bout de l’histoire locale mais aussi nationale.
La visite virtuelle, une manière innovante de redonner la parole au peuple des Wisigoths, souvent comparé à des barbares. Un terme qui est resté dans la mémoire collective des Français et qui n’est pas justifié selon Jean-Baptiste Cyrille Lytras, coordinateur des expositions du musée Saint-Raymond. Avec un gouvernement ordonné, de l’artisanat délicat et des constructions archéologiques, les Wisigoths avaient tout d’un peuple civilisé.
Le terme de barbares leur est donné après leur installation dans la ville rose, un fait considéré comme une invasion. Pourtant loin d’en être une, les Wisigoths ont simplement migré vers l’Ouest, un phénomène poussé par les peuples de l’Est, eux aussi, en pleine migration vers l’Ouest.
L’exposition déconstruit les stéréotypes sur ce peuple et revient en quelque sorte sur la genèse du mot barbare. À l’origine, ce sont les Romains qui appellent « barbares » tous les gens qui ne sont pas dans l’empire. Bien après, c’est tout un imaginaire collectif qui a pris vie autour de ce terme. « Durant longtemps, on a eu une période que l’on appelait les invasions barbares, les historiens n’emploient plus cette expression. Aujourd’hui, on parle de grande migration, et ce sont des phénomènes multiséculaires, ce sont des familles qui viennent, car ils sont eux même chassés par diverses choses », explique Jean-Baptiste Cyrille. Les peuples viennent de l’Est et comme un jeu de dominos, ceux déjà présents migrent vers l’Ouest et ainsi de suite. Un phénomène qui existe encore à l’heure actuelle.
L’exposition déconstruit en quelque sorte les idées reçues sur le peuple Wisigoth tout en s’appuyant sur les découvertes archéologiques récentes. C’est tout un travail d’historiographie qui est soulevé avec cette exposition.
Vercingétorix, Charlemagne ou encore Clovis tous ces noms résonnent en vous alors que ceux des Wisigoths, jamais appris à l’école, passe complètement à la trappe. La visite virtuelle permet donc de découvrir une part de l’histoire de façon plutôt ludique et sans bouger de votre maison. De plus, la visite virtuelle permet de conserver la scénographie de l’exposition, « c’est la première chose qui disparaît afin de laisser place à une nouvelle exposition, cette fois, on garde un peu plus que les documents de travail et les photos », précise Jean-Baptiste Cyrille, coordinateur d’exposition au musée Saint-Raymond de la ville rose.
Une innovation inspirante
Créée sur un mécénat de compétences, la visite virtuelle engage le musée de Saint-Raymond, mais aussi la société IMA solution, dirigée par Benjamin Moreno. Un partenariat bénéfique pour les deux puisque Benjamin Moreno a pu tester son concept et se servir du projet comme d’une vitrine professionnelle, le musée quant à lui, a pu bénéficier d’une visite virtuelle confectionnée gratuitement.
Afin de mettre en place cette visite les membres d’IMA solution ont dû venir faire des prises de vue de l’exposition, des objets et tout autre détail permettant de retranscrire la version physique en version virtuelle.
Le musée Saint-Raymond est une institution « du temps long », précise Jean-Baptiste Cyrille. Alors y a-t-il un réel intérêt à avoir une exposition temporaire dans ce lieu ? La visite virtuelle pourrait palier cette problématique de temporalité. Certaines parties de la visite virtuelle sont même inscrites dans le parcours de l’exposition permanente.
Bien qu’il soit difficile de renseigner les données précises, Jean-Baptiste Cyrille précise que le nombre de connexion étaient au-delà des espérances. L’impact fut national puisque les personnes connectées n’étaient pas forcément dans la région occitane. De plus, le temps de connexion était supérieur aux dispositifs similaires. Après ce projet réussi, plusieurs organismes ont contacté le musée ainsi que Benjamin Moreno pour un retour d’expérience. IMA solution a vite vu son carnet de commandes se remplir, la preuve d’une belle réussite.
Plus de ressources grâce à la technologie
La technologie utilisée permet une plus grande liberté que ce qui existait déjà avant. De base, ce genre de technologie permet de se déplacer d’un point d’intérêt à un autre, ici, on a la chance de pouvoir se déplacer à notre bon vouloir. Le concept de point d’intérêt a cependant été gardé, grâce à eux, on peut accéder au panneau informatif de l’œuvre ou de l’objet. On peut également dérouler les cartels et les photos, en haute définition, des œuvres. De plus, l’exposition virtuelle permet de découvrir des pastilles sonores avec un ton humoristique et décalé. Un principe qui plaît beaucoup, « on me dit que les étudiants parlent toujours des pastilles sonores lorsqu’ils évoquent le musée, et moi, j’adore voir les gens rirent lorsqu’ils les écoutent », détaille Jean-Baptiste Cyrille. Des ressources externes sont également accessibles durant le parcours virtuel. En fonction des œuvres, vous pourrez accéder au catalogue numérique des sculptures romaines de la villa de Chiragan, mais aussi visualiser des œuvres en 3D, entre autres. Une façon d’enrichir son savoir tout en restant dans la visite virtuelle.
Ima Solutions / Musée Saint-Raymond