Le Théâtre Sorano va démarrer 2023 sur les chapeaux de roues. Sa programmation du mois de janvier prévoit un concert hybride, une remise en question du système, ainsi qu’une dédramatisation de la vieillesse. Les pièces « La Cachette », « Points de rupture » et « Céline » seront en effet interprétées sur les planches du théâtre. Ces œuvres envoient valser nos acquis et nos peurs.
Le Théâtre Sorano casse les codes. Avec sa programmation du mois de janvier 2023, il questionne le spectateur, le trouble, et le mène dans ses zones d’ombre. Du 11 au 14 janvier, les Toulousains découvriront d’abord une nouvelle forme de concert avec « La Cachette », produit par Baro d’evel. La guitare électrique, la voix, l’harmonium et les percussions feront vibrer le public. Les instruments seront combinés à d’autres disciplines artistiques : la danse et les arts plastiques. Le tout dans une quête d’authenticité. Le trio créateur – composé de Camille Decourtye, Blaï Mateu Trias et Nicolas Lafourest – cherche à créer des espaces sonores. « Les chansons sont comme des mises à nu, elles doivent naître d’un état, et les personnalités de chacun portent à la scène l’émotion », précise le Théâtre Sorano. La scène devient alors l’exutoire de notre époque abîmée.
Faire fi de tout
Pour faire suite à la parenthèse musicale, du 17 au 19 janvier, « Points de rupture » invite à se laisser aller. Cette création de Zoo Théâtre met en scène la désertion des systèmes. Plus précisément, ces moments de rupture entre un être et les attentes de son groupe. Cet affranchissement de soi envers le système. Les acteurs et actrices de la compagnie de Françoise Bloch questionneront alors le public : « Quelle folle raison empêche un jour un être de répondre aux attentes habituelles du monde, à celles de son n + 1 ou de son n – 1 ? À quel moment rompt-il avec son système, pour tout d’un coup dérailler et prendre le large ? Et vers quel désert cette désertion le conduit-elle ? ». Des imitations de situations de travail mèneront à résoudre, au moins un tant soit peu, ces énigmes. Humour et légèreté parsèmeront le spectacle.
La peur de la mort
Enfin, du 25 au 27 janvier, la compagnie Regen Mensen viendra interpréter « Céline ». « Une femme arrive. On ne sait pas d’où. Elle vient de vivre… intensément. Peut-être son dernier concert… En tout cas, maintenant elle est là, devant nous. Et elle souhaite que nous nous sentions bien, là, devant elle », telle est la mise en abyme. En apparence, tout va bien. Puis, non. D’autres présences troublent la quiétude exaltée de Céline. Le personnage est, on peut s’en douter, inspiré de Céline Dion. Il interroge le rapport à la vieillesse et à la mort dans notre société actuelle. Il s’agit alors d’accepter le temps qui passe, et la fin inévitable, naturelle. Le spectacle ne sera pas morne ou morbide pour autant. La pièce est à la fois décalée et pleine d’émotion.