Maison de retraite, un film de Thomas Gilou
Le cinéaste français, connu avant tout pour ses trois opus autour de La Vérité si je mens, ne se doutait certainement pas lorsqu’il commença l’écriture de son film qu’il se trouverait, au moment de sa sortie, au cœur d’une actualité explosive, celle des EHPAD.
Pour l’heure, son scénario nous met dans les pas de Milann (Kev Adams), jeune homme trentenaire, un peu en délicatesse avec la justice. Résultat, il vient d’écoper de 300h de travail d’intérêt général. Direction un EHPAD. Là il va faire connaissance avec le quotidien de ce personnel entièrement dévoué aux personnages âgées, plus ou moins en détresse et dépendantes. Dans un premier temps la mission lui paraît hors de ses moyens puis, petit à petit, il approfondit sa relation avec les pensionnaires de la maison de retraite Les Mimosas. Et plus particulièrement avec une poignée d’entre eux singulièrement rebelles aux contraintes de leur lieu d’accueil. Entrant dans l’intimité de Lino (Gérard Depardieu), Alfred (Daniel Prévost), Simone (Mylène Demongeot), Edmond (Jean-Luc Bideau), Sylvette (Liliane Rovère), Fleurette (Firmine Richard), Claudine (Marthe Villalonga), Milann apprend la vie, ses joies, ses tourments. Il comprend aussi, assez rapidement, que Ferrand (Antoine Duléry), le directeur des Mimosas, est un véritable escroc qui arnaque à l’envie ses pensionnaires. Du coup, Milann décide de les faire évader. Plus facile à dire…
Résultat, une comédie douce-amère, d’une incroyable sensibilité et justesse de ton, dans laquelle l’émotion le dispute en permanence à l’humour. Porté par un Kev Adams qui décidément est en train de changer de braquet, un film bourré finalement d’optimisme.