REPORTÉ
C’est une vieille expression anglaise, spécialement dédiée au lapin copain du Chapelier dingo dans Alice au pays des merveilles, qui évoque tout de suite un état d’enthousiasme et de prédisposition à la fiesta que ne renieront sûrement pas les organisateurs de l’Agitée, l’association de l’UT2J qui porte le festival depuis 2013.
Fondé par les étudiants de l’INP en 1997, le Printemps étudiant a successivement changé de mains et de noms avant de devenir ce qu’il est aujourd’hui. 23 ans et toutes ses dents, il déroule du 20 au 28 mars le tapis rouge de ses propositions, avec comme philosophie principale l’envie de s’amuser bien sûr mais avant tout de faire découvrir au plus grand nombre les démarches artistiques étudiantes et la créativité culturelle de la jeunesse des campus. Sur un thème qui rassemble l’univers du cirque, de la fête foraine et du freak show, en piste pour neuf jours de possibles, non stop et tous azimuts !
Objectif : la culture sous toutes les coutures
Favoriser l’accession des étudiants à la culture en l’amenant au cœur des campus, organiser la rencontre entre jeunes créateurs, étudiants amateurs, visiteurs et professionnels tel est l’ambition première de ce festival porté par une quinzaine d’étudiants bénévoles issus des trois campus principaux de la ville rose. Organisé et animé par des représentants de Jean Jaurès, Capitole et Paul Sabatier le festival veut fédérer la communauté estudiantine autour de la culture en proposant des rendez-vous variés et interdisciplinaires : danse, musique, photo, théâtre, arts plastiques, cirque, etc. la programmation est une sélection très éclectique qui met en valeur tout un panel de démarches artistiques portées par des étudiants.
Entre les concerts en tous genres, les expositions de dessins, peintures ou photos, le jeu de rôles cluedo-esque en forme de Murder party le 24 mars dans l’auditorium Marthe Condat (Paul Sabatier) ou le film Rocky horror picture show revisité en théâtre live à la Fabrique (Jean Jaurès) le 26 mars entre autres, la semaine offre presque autant de styles artistiques que de publics et de visiteurs potentiels. L’association l’Agitée met en effet un point d’honneur à s’impliquer très en amont dans le repérage et la sélection des talents en allant à la rencontre de projets créatifs reconnus et en initiant également d’autres propositions inattendues pour varier les plaisirs et ouvrir les horizons. Plus de 100 000 étudiants à Toulouse ça fait du monde : c’est un vivier dynamique et festif précieux avec des besoins et désirs multiples.
Pointures ou découvertes, à chaque jour son bon plan
Parce qu’une dizaine de jours c’est court et c’est long à la fois, il fallait pouvoir organiser l’agenda quotidien proposé pour permettre à chacun de trouver son bonheur dans le programme et des occasions renouvelées de picorer dans le menu en fonction de ses disponibilités : différents créneaux bien identifiés rythment donc ces journées de festival : 11h/15h pour les Midis des Scènes étudiantes, les débuts de soirées à partir de 18h pour les Shows étudiants et ensuite après 20h et au-delà pour les Grands concerts, chacun peut choisir selon son planning, voire (pour les plus motivés) se faire la totale sur certains jours non stop.
Pour cette vingt-troisième édition le festival affirme une « patte » fortement musicale en faisant la part belle au bon gros son en particulier puisque de nombreux moments sont dédiés à la musique sous toutes ses formes. Le rock metal progressif, le black jazz ou le mystic rock côtoient donc de nombreux sets électro et quelques combos de musique du monde, notamment sous leurs formes les plus festives avec la musique des Balkans dont le groove endiablé est une invite à faire la fête de manière très fédératrice. Ces grands concerts assurés par des artistes de stature internationale représentent des temps forts à ne pas rater, le rock étant à l’honneur le 21/03 à la bien connue Salle du CAP à Paul Sab’ avec les suédois de Fread Kitchen, les norvégiens de Shining et les français de Birdstone dont la profession de foi fait méchamment envie : pour les citer « Birdstone est né d’une furieuse envie de fusionner la puissance spirituelle du blues à la richesse musicale du rock psychédélique. Au croisement des thèmes mythologiques, de l’ésotérisme et des simples passions humaines, l’univers du trio narre les combats intérieurs de l’Homme aussi bien que ses aspirations mystiques. En live, chaque concert est un rituel sauvage, où spectateurs et musiciens luttent ensemble pour le salut de leurs âmes. ». Yeah, tout un programme ! Une expérience à ne pas manquer.
L’autre Grand concert aura lieu le 27/03 avec cette fois de la musique électro déclinée par trois artistes français : Danger (électro cold pop), NEUS (électro alternative) et Christine (électro). A ne pas manquer la prestation de Danger aka Franck Rivoire, DJ, plasticien et compositeur dont les influences et les projets s’ancrent au confluent de l’électro et de l’art contemporain. L’homme porte un masque sur scène, inspiré de l’univers des comics et jeux qu’il aime et dont le design est une référence aux mages noirs de Final Fantasy.
Last but not least le grand Concert du samedi 28 va clore en fanfare ce festival bouillonnant : comme le grand concert de la veille, c’est sur le campus de l’UT2J en plein air que se produiront The Fat Bastard Gangband, Shantel & the Bucovina Club Orkestar et Zitoune. Métissage, c’est le maître mot de ces trois combos qui mélangent tous trois origines, styles et ouverture d’esprit. Les Fatbastards chantent dans toutes les langues sur un son qui mixe les Balkans à l’électro, le groove à la cumbia, dans un chaudron plutôt boho style. Shantel mélange son Allemagne natale aux fanfares cuivrées de l’Est et Zitoune fait vibrer sa guitare aux accents de l’Australie ou de la Ville rose. Une invitation au voyage.
Des étudiants mais de talent
Mais il n’y a pas que les grosses machines pour assurer le show : de nombreux groupes étudiants du cru, non-pro ou semi-pro feront le job dès la soirée du vendredi 20 mars de 20h à 00h pour assurer des Scènes étudiantes de qualité ++ devant un public plus disponible que celui des midis en balade. Profitant de l’infrastructure du CAP et de bon matos les différents groupes se succèderont toute la soirée, de L’Ordre de l’abricot à Smooth company, de Univers-L à Dickie Jones & the Panther gods mêlant le funk à la pop et le rap à l’électro.
Les amateurs de bonne humeur fruitée à textes (« une voix et une plume franco-anglo-hispanophonique ») feront un petit tour initiatique sur le Soundcloud de l’ODA (L’Ordre de l’Abricot) dont l’album Meliflea vient de sortir ; les avertis iront tâter de la Smooth company (La Smooth Company, c’est la rencontre de 4 copains en 2017 à Toulouse, chanteurs, rappeurs, musiciens et aventuriers intergalactiques, qui se mettent à jouer ensemble avant/pendant/après les cours pour tenter de produire une musique émancipée, où le rap se mélange à l’électro. Ils promettent une « expérience scénique toujours dansante et mouvementée, inspirée autant par l’univers du rap que par les flammes du rock et les vibes puissantes de l’électro ou de la funk ». La Company a sorti son premier projet “Smoothie” en septembre 2019, disponible un peu partout sur la toile et l’humour n’est jamais loin. Pour preuve ils se décrivent ainsi : « Accessoirement, la Smooth Company écrit ses biographies à la troisième personne avec des mots comme « univers » ou « expérience » pour faire croire qu’elle n’écrit pas ses bio toute seule ».
Quant au trio Univers-L (funk / électro) il travaille à la composition d’un album Aveugle dont la sortie est prévue justement le 21 Mars. Mâtinée de funk et de groove avec une touche d’électro, le groupe propose des compositions originales en français avec une pointe de nostalgie venue des années 70. Enfin Dickie Jones lui sait s’entourer si l’on en croit sa bio officielle : « Dickie Jones, un jeune homme désabusé et déprimé, reçoit un jour la visite de quatre dieux panthères. Le prenant sous leur bonne garde, ils décident de jouer de la musique avec lui. Une formation qui porte un regard et une écoute attentionnés sur ce que la musique moderne a produit de mieux depuis le Crossroads de Robert Johnson, avec toutefois un goût plus prononcé pour les années 70, un groupe sans frontières qui lorgne autant sur la pop des Beatles que sur le rock des Who, le groove de Vulfpeck ou Jamiroquai, ou l’énergie brute de Rage Against the Machine ».
On en redemande !
Le Printemps Etudiant
Crédit photos
Scène Concert © Charlotte Candide • Murder Party © Troll – Dickie Jones © Stefane Henriques – Concert rock étudiant MAC Chapou © Benjamin Portal – Danse Cirque La Fabrique © Marine Thuilliez