« Alexandre (Guillaume de Tonquedec) s’embrouille une nouvelle fois avec son père, Jacques (François Berleand). A priori, il ne devrait pas, car ce dernier vient de décéder, mais Jacques, ou plutôt son esprit, est bien là, à râler à ses côtés. Et comme Alexandre est le seul à le voir et donc lui parler, sa mère (Josiane Balasko) et son frère (Jérémy Lopez) commencent à s’inquiéter de son étrange comportement »
Le processus du deuil, la reconstruction du microcosme familial, la relation de non-communication père-fils, frère-frère, la dissolution du couple, autant de thématiques du film qui reçoivent ici un traitement singulier, parfois drôle, parfois moins, comme une réponse possible des morts aux endeuillés. Ça a l’air triste comme ça mais non, pas vraiment…dans la série « feel good movies », demandez l’Esprit de Famille !
Les personnages sont bigarrés au possible : De l’écrivain autocentré à la grand-mère pirate en tondeuse dans les steppes du Morbihan ou au grand-père fantôme exagérément théâtral, les clichés vont bon train. Ils sont tous un peu clownesques, il faut le dire.
Mais c’est doux. Inégal mais doux. Mal dosé entre l’ivresse de larmes et l’avalanche de sourires, on hésite. On ne ne rit jamais vraiment. On ne pleure jamais vraiment. Aucun des sentiments éprouvés ne semble vraiment juste mais on éprouve, un peu, on se projette du moins dans l’un ou l’autre des rôles de la tribu. En creux. Impossible de s’identifier vraiment à cette galerie d’amuseurs !
Là où le film aurait pu être une belle leçon de vie et de mort, on traîne malheureusement un peu trop en longueurs et en extravagances en tout genre. Le personnage de la belle-soeur réduite à un mutisme animal moyennement rieur. Bof. Le feu père Berléand apparaissant à tout va en peignoir fleuri ou en costume d’époque, mouais. Je ne suis pas très sûre de la nécessité dramatique de ces apparitions.
Mais ce n’est pas déplaisant. Bien sûr le casting aide à l’évidence ! Guillaume de Tonquedec est absolument séduisant , Isabelle Carré ensoleillée de zénitude, Jérémy Lopez aussi insupportable qu’attendrissant … Forcément ça peut pallier quelques scènes un peu bâclées !
Et puis le paysage, quelque part en Bretagne, dans une somptueuse baraque de famille à volets rouges recouverte de lierre qui permet quelques incartades poétiques sur la plage, comme de vieux souvenirs argentiques d’un été en famille …
C’est sympathique. Pas profond mais cathartique. C’est une mignonne dramédie servie par une distribution solide. Mais sans les acteurs, point de film non ? Ce que je peux vous dire, c’est qu’ils font le job !
Un film d’Eric Besnard avec Guillaume de Tonquedec, François Berleand, Josiane Balasko – Sortie en salle au Gaumont Wilson le 29 janvier 2020