Love, Simon, un film de Greg Berlanti
Nous connaissons par cœur la mythologie des teen-movies made in USA, ces films mettant en scène les amours lycéennes dans des établissements proprets, avec des parents totalement stéréotypés. En fait, des accumulations de clichés. Surprise ici !
Si le cadre et les intervenants sont les mêmes, par contre le cœur du sujet est assez nouveau au pays de l’Oncle Sam. Pour ne pas dire tout à fait nouveau. Jugez-en. Simon est le fils bien-aimé d’une famille bien sous tous rapports. Il a 17 ans et garde en lui un lourd secret. Il est gay. Une seule personne est au courant, Blue, un mystérieux correspondant internet. Entre ces deux jeunes, un véritable amour est né, une vraie première histoire. Ils ne se connaissent pas physiquement bien sûr, mais leurs échanges via le net leur suffisent. Pour l’instant. Sauf que voilà, le net n’est pas inexpugnable. Résultat, l’un des lycéens met la main sur des mails de Simon et le fait chanter. Le prix du silence est de favoriser le rapprochement du jeune maître-chanteur avec une amie de Simon. Au travers d’un scénario relativement basique, se cache en creux une vraie problématique, celle du coming out, surtout dans l’Amérique d’aujourd’hui… Et voilà pourquoi ce film est incroyable car, destiné en partie à des adolescents de l’ère Trump, il aborde un sujet ô combien tabou. Il le fait sans mièvrerie aucune. Simon est un jeune comme tous les autres. Et il compte le rester. Beaucoup de tact, d’habileté, de naturel dans ce portrait. C’est une toute jeune star qui « s’offre » au personnage de Simon : Nick Robinson. Il n’est rien de dire qu’il a du talent. En ces temps de recrudescence, autant en France qu’à l’étranger, d’agressions homophobes, un film particulièrement bienvenu.
Robert Pénavayre