Interprété par l’Orchestre national du Capitole de Toulouse et Ferruccio Furlanetto, l’opéra « Boris Godounov » de Moussorgski est dirigé par Tugan Sokhiev en version de concert à la Halle aux Grains de Toulouse, Salle Pleyel à Paris, puis en tournée en Espagne.
A 36 ans, se hissant au niveau des grands artistes de sa génération, Tugan Sokhiev est désormais l’un des chefs qui comptent sur la scène internationale. Parallèlement à ses nouveaux engagements au Bolchoï, le chef russe fait en effet ses débuts cette saison avec le prestigieux Orchestre de Philadelphie, avant de retrouver l’Orchestre philharmonique de Berlin et le Philharmonia Orchestra de Londres. Il se produira également avec le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin au Musikverein de Vienne, et Salle Pleyel, à Paris, avec l’Orchestre du Capitole pour une version de concert de « Boris Godounov ».
Modeste Moussorgski écrit sa première version de « Boris Godounov » en 1969, à une époque où les compositeurs russes peinent à acquérir une légitimité dans le domaine de l’opéra. Fière de sa puissante tradition littéraire, la société russe est alors fascinée par l’Europe occidentale. Grande fresque historique découpée en sept scènes, cette version initiale ne sera pas représentée avant 1928 – une version révisée par le compositeur ayant été créée en 1874, à Saint-Pétersbourg. Pourvue d’une dimension psychologique digne des héros dostoïevskiens, le livret de Moussorgski est tiré du texte d’Alexandre Pouchkine paru en 1831, lui-même inspiré du personnage historique et du « Macbeth » de Shakespeare. Cet archétype de l’opéra historique russe relate la prise du pouvoir par Boris Godounov, puis la reconquête de la Russie par l’armée des Boyards alliés aux Polonais.
À la Halle aux Grains de Toulouse, puis à la salle Pleyel à Paris et en tournée en Espagne, Tugan Sokhiev dirigera la première version de 1869. Entièrement construite autour de la déchéance d’un homme, celle-ci nécessite un interprète de taille. Tugan Sokhiev a choisi la basse italienne Ferruccio Furlanetto (photo) qui est, selon le chef, «actuellement le meilleur interprète du rôle». Il fréquente en effet très assidûment ce personnage du tsar, l’incarnant au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, au Bolchoï à Moscou, ou encore ces derniers jours au Staatsoper de Vienne. À ses côtés, la soprano russe Anastasia Kalagina et le baryton anglais Garry Magee retrouvent la phalange toulousaine après leurs rôles dans « les Fiançailles aux couvent », de Prokofiev, au Théâtre du Capitole et à l’Opéra Comique, puis « Un requiem allemand » de Brahms à la Halle aux Grains. Partenaire de longue date de l’Orchestre du Capitole, le chœur basque Orfeón Donostiarra sera également sur scène.
Jérôme Gac
Lundi 3 février, 20h00, à la Halle aux Grains, place Dupuy, Toulouse. Tél. 05 61 63 13 13.
Mercredi 5 février, 20h00, à la Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris.
Tél. 01 42 56 13 13.
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F. Furlanetto © Alena Kuznetzova