Midi aux Carmes, déambulations « Hallesques » désabusées. Plus de 30€ le kilo de crosnes, 20€ le kilos de trompettes, à ce tarif, ça vaut limite le coup de faire une razzia au marché de Figeac à 6€ le kilos et de se poser là devant pour les revendre… quant à passer quelques heures dans les bois… marge à rendre jaloux Ronald.
Heureusement, je n’étais pas là pour me faire rincer mais pour manger un bout, et malheureusement, pour ce qui est de la ripaille, la rue des Filatiers n’a jamais était la panacée.
Evitons l’écueil du Classico repris il n’y a pas si longtemps par l’équipe de la Compagnie Française, le bistrot des Carmes et ses plats douteux (la parillade me fait toujours un peu peur) ou tout autre magret et consorts version persillade. Remarque c’est déjà bien, ils ont compris qu’il fallait maquiller la vulgarité.
Penser que je vais déjeuner au hasard serait mal me connaître, à l’étranger, c’est déjà rare mais dans ma ville ? Carrément impensable !
Si je me trouvais là, c’est simplement qu’un couple de jeunes fort sympathique à ouvert son resto en face du Classico il y a une dizaine de jours, Monsieur Marius.
Lui est aux fourneaux, c’est Nicolas Brousse, passé entre autres chez Michel Sarran (2* Toulouse) et Franck Putelat (2* Carcassonne), puis il y a Elle, et c’est Margaux Ventresque, pâtissière (si le Paris-Toulouse de ce midi était son oeuvre, je peux vous dire qu’elle envoie) et patronne toute mignonne de la salle.
Un menu le midi à 20€ (entrée/plat/dessert sinon moins cher), un autre le soir à 31€, des suggestions telles que le croque-monsieur à la truffe ou le pigeon jus truffé, c’est le début de la saison du champignon magique et ici on l’honore (elle sera d’ailleurs présente dans tous les plats du beau menu de la nouvelle année à 60€).
Vous aurez compris que l’on est loin du foutage de jeule mais encore faut-il que ce soit bon.
Et…. bien oui, ça l’est!
Passé le gros plaisir furtif et frustrant que je me suis accordé en plus du menu (le croque-truffe en appellerait bien un autre et…un autre…et), je me suis vraiment régalé d’un oeuf basse température, émulsion maïs, pop corn. Du bonheur qui s’évanouit en bouche et passe en douceur, un petit croc de pop corn et un délicieux goût légèrement fumé (poitrine) firent de cette entrée une belle histoire.
Je me léchais les babines à la lecture du plat, je plantais limite les crocs dans la table et imaginais Roger Rabbit, lapine en vue. J’imaginais un boeuf bien cuit, une belle liaison juteuse avec l’olive et une macaronade dont la crème s’accouple au jus, dont le croustillant pénétre le moelleux avant de me substenter, les yeux au ciel!
Petit problème du fantasme, tu peux être déçu.
Et là, jolis préliminaires, mais la macaronade aurait nécessité une poêlée minute juste gratinée vite fait à la salamandre plus qu’un gros gratin moins suave bien que pas mauvais en soit.
Pour le « happy end », je ne suis pas trop dessert et ce n’est pas sans une pensée pour ma femme dont c’est la douceur préférée que j’ai quand même tapé dans le Paris-Toulouse (Paris-Brest vous l’aurez compris). Et bien m’en a pris, une véritable tuerie, pâte parfaite, crème légère comme tout, un grand classique magnifiquement réalisé !
La rue des Filatiers tient là Son adresse, et à 20€ ou 30€, cela reste quand même accessible au plus grand nombre. J’ai bien sûr lorgner le menu du soir mais je vous laisserai le découvrir par vous-même car je n’ai pas envie que vous regardiez avec tristesse ce qu’il y a pour la popote du diner.
Un effort reste selon moi à faire sur la carte des vins, une belle cuisine mérite de bons petits jus.
Mais ne leur mettons pas trop la pression, je pense qu’ils n’ont pas besoin de nous pour ça et leur « bébé » roule déjà bien, So long…
Une Chronique de Rod’n Roll
Monsieur Marius . 40 rue des Filatiers . 31000 Toulouse . 05 61 25 07 07 (Facebook)