Bruno Mantovani poursuit sa collaboration avec l’Orchestre national du Capitole autour des musiques actuelles. Ce projet vivifiant intègre avec naturel les compositions d’aujourd’hui, dont celles de Bruno Mantovani lui-même, dans l’évolution du style et de l’expression d’une écriture en perpétuel devenir.
Les activités musicales de Bruno Mantovani s’exercent dans de multiples domaines. Directeur du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris depuis août 2010, il n’en néglige pas pour autant la création qui reste peut-être sa passion première. Ses œuvres sont jouées au Concertgebouw d’Amsterdam, à la Philharmonie de Cologne, au Kultur und Kongresszentrum de Lucerne, à la Scala de Milan, au Carnegie Hall et au Lincoln Center de New York, à la Cité de la musique et à la Salle Pleyel à Paris. Il collabore avec de prestigieux solistes, chefs d’orchestre (notamment Pierre Boulez) et orchestres. Il a reçu plusieurs distinctions dont, en 2009, le Prix Sacem et une Victoire de la Musique (« compositeur de l’année »), et en 2010, le Prix Claudio Abbado de la Philharmonie de Berlin et le Prix de la Presse Musicale Internationale. Il est fait Chevalier des Arts et lettres en janvier 2010.
En tant que chef d’orchestre, Bruno Mantovani revient donc diriger l’Orchestre national du Capitole au cours d’un concert gratuit le 10 février prochain. Deux œuvres d’esprit proche sont inscrites au programme. L’œuvre de référence est le Kammerkonzert (Concerto de chambre) pour piano, violon et 13 instruments à vent d’Alban Berg (1885-1935), qui fut composé entre 1923 et 1925, à la suite de l’opéra Wozzeck. Il inaugure la période dodécaphonique de l’auteur. C’est la partition de Berg la plus aisée, la moins dramatique – Berg souhaitait un « ton léger » -, et néanmoins la plus minutieusement élaborée.
Placé en miroir, le Concerto de Chambre n° 1, de Bruno Mantovani lui-même, a été créé le 16 juin 2010, sous la direction du compositeur au pupitre de l’Orchestre de l’Académie Karajan à la Philharmonie de Berlin. Il est écrit pour un effectif proche de celui du Kammerkonzert de Berg. Bruno Mantovani déclare à son propos : « J’ai composé ce Concerto de chambre n°1 alors que j’avais interrompu le travail sur mon second opéra (dont le livret s’inspire de la vie de la poétesse Anna Akhmatova), et j’ai ressenti l’absence d’un livret… j’ai alors réalisé que même dans le domaine de la « musique pure », j’avais besoin de considérer l’œuvre comme un parcours très logique, comme une évolution de « personnages musicaux » (selon la terminologie de Messiaen), identifiables et caractérisés, qui pouvaient marquer l’écoute par leur luxuriance, mais aussi par leur simplicité (…) »
Les deux solistes sollicitées pour ce programme sont la pianiste d’origine arménienne Varduhi Yeritsyan, très impliquée dans la création contemporaine, et Geneviève Laurenceau, premier violon solo de l’Orchestre du Capitole, très active également en tant que chambriste et interprète de musiques nouvelles.
Serge Chauzy
Une Chronique de Classic Toulouse
vendredi 10 février à la Halle aux Grains (Toulouse)
Site de l’Orchestre du Capitole