Je voudrai vous donner à entendre un musicien qui a plein d’harmonicas au bout des doigts, qui est presque toujours accompagné de son complice Manu Galvin à la guitare, souvent de ses amis américains, par exemple les chanteurs Ron Smyth et Michael Robinson, comme sur son dernier disque, un vrai régal (Consideration sorti à l’automne chez Columbia-Sony Music) : il s’appelle JJ Millteau*.
C’est une histoire de blues, l’histoire d’un gamin de Picpus qui découvre la petite note bleue :
Cette note qui fait la fête
Sans cesse dans nos têtes
Ou bien le spleen
D’une nuit sans lune
Quand la vie coule entre nos doigts
Comme le sable à l’océan
Comme au sommeil les bruits de voix
Chansons d’amour chansons d’enfants.
Il sera le compagnon de route de grands de la Chanson française : Yves Montand, Barbara, Charles Aznavour, Eddy Mitchell, Maxime Leforestier etc. et c’est sur la route qu’il fera ses premières trilles ; là aussi qu’il rencontrera le guitariste Manu Galvin, avec lequel il n’a plus cessé de prendre sa valise pour porter partout autour du monde les couleurs vivantes, chaudes et blues** de la musique qu’ils aiment.
Mais quand ils repassent par leur bonne vieille France, ils n’oublient pas, avec leur copain Philippe Bouteloup de l’Association Musique et Santé, de rendre une petite visite aux Enfants et aux Adolescents hospitalisés, dans tous les Hôpitaux où l’on souhaite les accueillir : ils leurs amènent de l’air frais, du soleil, des grands sourires, des vieilles berceuses, des petites ballades ; et en partant, ils leurs laissent un harmonica tout neuf pour les accompagner dans leur voyage.
Le Blues n’est pas leur violon d’Ingres
Ils jouent la Vie en noires et blanches
Et ils ne sont pas pingres
Pour les Enfants qui flanchent ;
Dans le cœur, ils ont tellement de bleu
Qu’on n’y voie que du feu,
Comme disait Léo Ferré.
Jean-Jacques Milteau et Manu Galvin ont fait leur la devise de Docteur John, « Keep That Music Simple, Gardez cette musique simple », leur Blues n’a pas de frontière, ils le partagent avec tous leurs amis musiciens, mais aussi avec leur public auquel ils transmettent leur convivialité le temps d’un concert ; et même après, puisqu’ils laissent derrière eux leur musique. Et les notes de l’harmonica, cet instrument fragile, mais jamais faible, si petit qu’il peut se glisser dans une poche pour faire le tour du monde.
Alors jouez, Jean-Jacques et Manu, jouez adagio
Votre bon vieux Blues de derrière les fagots
Soufflez avec vos amis américains vos rêves bleus
Pour nous donner chaud au cœur
Sur les Radios du Bouche-à-oreille.
Il y a trop longtemps que vous n’êtes pas venus à Toulouse ; un concert à la Salle Nougaro par exemple, ce serait une bonne idée (maintenant que la Mounède a éteint ses feux) ; je vais en souffler l’idée à ceux qui l’animent !
E.Fabre-Maigné
* il a signé l’indicatif de mon émission, L’Invitation à la Musique, sur Radio Présence Midi-Pyrénées 97.9, tous les jeudis à 15h, samedis à 16h 30, et dimanches à 2h (pour les noctambules).
** du nom de son excellent disque en public : Live, Hot and Blue.