samedi 07 janvier – Théâtre Garonne
Dialogues vocaux
Toute musique a été contemporaine au moment de sa création ! Cette évidence a tendance à être oubliée. Le cycle des Présences Vocales présente le grand mérite de nous le rappeler régulièrement. La richesse et la diversité des répertoires vocaux de jadis et d’aujourd’hui est au programme de la quatrième manifestation de ce cycle consacré à la voix dans tous ses états, organisé par le Théâtre du Capitole, le collectif éOle, Odyssud et le théâtre Garonne. Elle se déroulera au Théâtre Garonne le 7 janvier prochain.
Sous la direction de son fondateur Rachid Safir, l’ensemble vocal Solistes XXI propose un programme en forme de dialogue entre les époques. Pour la quatrième manifestation de cette saison, les compositions d’aujourd’hui seront ainsi mises en miroir avec les productions raffinées de la Renaissance. Claudio Monteverdi, Carlo Gesualdo, considérés comme des références de la science « madrigalesque » inspirent les compositions de nos contemporains, le Hongrois Peter Eötvös et le Canadien Claude Vivier. Benjamin Britten, sorte d’emblème de la musique lyrique du XXème siècle sera également au programme.
Né en Transylvanie en 1944, Peter Eötvös, très attaché à Bartók, Kodaly, Kurtag et Ligeti, revendique son appartenance à la culture musicale hongroise. Diplômé de l’Institut de Musique de Budapest, il poursuit ses études à Cologne, rencontre Stockhausen, intègre son ensemble (1968-1976) et participe aux activités du studio de musique électronique de la WDR. Il dirige le concert inaugural de l’IRCAM et l’Ensemble InterContemporain (1979-1991). Invité d’orchestres prestigieux, il enseigne au sein de la Eötvös Contemporary Music Foundation qu’il créée en 2004 à Budapest. Marqués par Stockhausen, Boulez ou par son amour du jazz, ses grandes pièces orchestrales et ses opéras sont également influencés par l’intérêt qu’il manifeste pour le cinéma et le théâtre…
Claude Vivier est né à Montréal en 1948 de parents inconnus. « Le fait de savoir que je n’avais ni père ni mère m’a procuré un univers de rêves merveilleux, je façonnais mes origines comme je le voulais, feignais de parler des langues étranges ». Il entre en 1967 au Conservatoire de Montréal où il apprend la composition auprès de Gilles Tremblay. Il séjourne en Europe, à Utrecht (1971) où il étudie la musique électroacoustique, à Paris (1972) auprès de Paul Méfano et à Cologne (1972-1974) avec Stockhausen qui exerce une influence décisive sur ses œuvres chorales. En 1976-77 il voyage en Orient : Iran, Japon, Java et Bali. En 1979, il compose et écrit le livret de l’opéra Kopernikus. En 1982, il s’établit à Paris où il meurt assassiné en 1983, laissant sa dernière œuvre inachevée.
Fondé en 1988 par Rachid Safir, l’ensemble les Solistes XXI développe le répertoire vocal chambriste en se tournant à la fois vers les œuvres polyphoniques du haut Moyen Age, de la Renaissance et du baroque naissant tout en sollicitant des partitions nouvelles auprès de compositeurs du monde entier, mettant époques et styles en perspective.
Serge Chauzy
Une Chronique de Classic Toulouse
Site Internet du Théâtre Garonne
photo : L’ensemble « Les Solistes XXI » dirigé par Rachid Safir (Photo DR)