L’âge adulte…
Revoilà la bande à Woody, le célèbre cow-boy apparu sur grand écran en 1995. Ils sont tous au rendez-vous : Buzz l’Eclair, Rex, Bayonne, le couple Patate, etc. et bien sûr, leur enfant de propriétaire : Andy. Sauf que, depuis 1995, celui-ci a grandi et voici venue l’heure pour lui de quitter le domicile parental et d’aller faire ses universités, loin de la maison qui l’a vu naître. Et donc loin de ses jouets. C’est sa petite sœur qui prend sa chambre et maman Andy prie son grand fils de faire un peu le ménage. Le sort des jouets devient terriblement incertain : grenier (au mieux), poubelle (au pire).
Sur un scénario redoutable d’efficacité, et de sens, Lee Unkrich nous propose le meilleur numéro des trois Toy Story. Flirtant – gentiment – avec quelques films d’horreur que les parents auront plaisir à déceler, cette réalisation bourrée d’humour, de suspense et d’action nous vaut quelques scènes à hurler de rire, telle celle dans laquelle, pendant un temps, Buzz est programmé en espagnol et se transforme en hidalgo mi danseur de flamenco mi torero. Ou bien encore le sort réservé à deux nouveaux venus dans ce paysage : Ken et Barbie. Il n’est rien de dire qu’ils en prennent pour leur grade… A vrai dire, il y a un gag et un rebondissement toutes les deux minutes. Tout cela sans perdre de vue l’idée thématique du passage à l’âge adulte.
Pour Andy, ce départ est une déchirure, une naissance aussi en même temps qu’un abandon. Dans une scène finale magistrale qui fait couler bien des larmes, il dit adieu à sa jeunesse au travers du don qu’il fait de ses jouets à une petite fille. On lit alors dans ses yeux dessinés par ordinateur une incroyable émotion. Du grand art !
Robert Pénavayre