L’OCT est partout. Sous la direction toujours enflammée de Gilles Colliard, c’est un orchestre qui semble pouvoir se dédoubler à foisons. La série des concerts hors abonnements s’allonge un peu plus à chaque saison. On le retrouve même pour trois soirées exceptionnelles au bord de la Côte Vermeille sous l’égide de la ville de Port-Vendres, une volonté manifestée par cette municipalité de promouvoir la culture, et la musique classique en particulier, en la rendant accessible à tous et surtout aux plus jeunes, et ce, exactement dans la lignée de tous ces lieux où l’on accueille déjà cet orchestre dont les ambitions sont au diapason de celles des responsables des cités ou des salles plus ciblées.
« la musique doit humblement chercher à faire plaisir », telle est cette impression livrée par Claude Debussy et qu’a fait sienne Gilles Colliard.
Mais, plus près, il est toujours au rendez-vous au Centre Culturel Henri Desbals, au Chapeau Rouge, Espace Saint-Cyprien, à la Nouvelle Salle des fêtes de Balma, entre autres lieux. C’est aussi le moment de rappeler que l’OCT est une structure plutôt atypique car, statutairement depuis sa création, c’est une société coopérative de production, le seul orchestre permanent en France à ce jour qui relève ainsi de l’économie sociale et solidaire. Il se distingue enfin par le nombre impressionnant de concerts qu’il donne hors de Toulouse et même du département, sans oublier ses interventions dans des lieux aussi divers que des écoles, lycées, hôpitaux, maisons de retraite… Les dirigeants, les onze musiciens et tout le personnel autour se donnent à fond pour la réussite de la structure devenue par sa ténacité, incontournable dans le panorama musical de la région et au-delà puisqu’on sait que des sollicitations viennent de plus loin encore.
Vous devinez facilement que ces quelques lignes ne peuvent vous présenter chaque concert, mais par contre, elles vont insister sur le fait que des formules d’abonnements vous attendent pour vous faciliter l’organisation de l’agenda de chacun. Ceci est valable pour la série des onze concerts répétés chacun deux fois aussi bien à Toulouse, Auditorium Auriacombe Saint-Pierre des Cuisines qu’à L’Escale à Tournefeuille sauf un qui a lieu en tous les cas au Phare de Tournefeuille (voir la brochure). Son chef vous le dit : « le moment du concert doit vous être agréable, et cela ne nous empêche pas de vous emmener en terres inconnues. Le voyage et la surprise font aussi partie du plaisir. »
C’est pourquoi vous voyagerez avec la formule incontournable du Concert à la criée, puis vous découvrirez l’harmonium avec Emmanuel Pélaprat, la viole de gambe avec une brillante violoncelliste et gambiste Anne Gaurier dans un programme autour de Marin Marais. Du violon, du violon et Mozart et Gilles Colliard qui saura vous persuader que le compositeur est trop complexe pour se laisser enfermer dans quelques phrases, et que l’expression plutôt élégante des concertos pour violon peut recouvrir une certaine violence des sentiments. On ne présente pas, ou plus, Frédéric Lodeon qui saura vous entraîner dans un concert autour de Scott Joplin.
En suivant, ce sera la musique de chambre, mais pas n’importe laquelle. Fauré et Chausson seront au rendez-vous pour de la musique de chambre…française sous les doigts du pianiste Thierry Huillet et ceux du violoniste et chef, Gilles Colliard bien sûr. Un peu de musique russe dans cette saison avec les forces mêlées de l’OCT et de l’Orchestre de l’Université de Toulouse sous la direction de Jean-Guy Olive et du pianiste Olof Hansen qui jouera le Concerto n°2 pour piano de ce cher Sergeï.
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Le concert au Phare nécessite en effet quelque place puisqu’il est consacré à L’art de la danse, et qu’il donnera lieu à des créations chorégraphiques sur des musiques de Niels Gade et d’Anton Dvorak, des chorégraphies de Matthew Madsen pour le VM Ballet. On avance avec le pianiste Jean-Paul Gasparian qui interprètera deux incontournables concertos pour clavier de Bach et Mozart qui seront suivis d’une Sérénade pour cordes de Robert Fuchs, rarement donnée, et de la Symphonie pour cordes n°12 de Mendelssohn. C’est toujours Mendelssohn et le printemps puisque Clara Cernat jouera son concerto en ré mineur et que Gilles Colliard nous livrera ses propres variations virtuoses pour violon sur Carmen. Une fin de saison en beauté avec le violoncelle d’Ophélie Gaillard dans le Concerto n°1 de Camille Saint-Saëns, sur un arrangement pour cordes de Gilles Colliard. Dernière œuvre au programme, l’irrésistible Suite pour cordes de Leos Janacek.
Mais cette présentation de saison prochaine ne peut se permettre de faire l’impasse sur cette nouvelle et très agréable initiative de l’Hôtel Palladia qui a décidé de faire entrer dans sa programmation de spectacles, cinq concerts au Salon Opéra avec l’Orchestre de Chambre de Toulouse. Et donc, là aussi se procurer la brochure car chaque concert peut être associé à un cocktail ou dînatoire ou apéritif et nécessite une réservation. Une autre manière d’apprécier la musique en toute convivialité.
Vous avez deviné que les brochures sont indispensables pour ne rien rater de ce qui vous attend à chaque date. A vos stylos et agendas. Et n’oubliez pas que le mieux, c’est de prendre ses dispositions à l’avance. C’est bien plus confortable.
Michel Grialou
Orchestre de Chambre de Toulouse
Saison 2017 / 2018
Gilles Colliard / Orchestre de Chambre © Brice Devos