Les gauchers sont toujours atypiques et surprenants. Certes, Gruff Rhys n’est pas exactement Jimi Hendrix. Délaissant ici le rock psyché de son groupe Super Furry Animals, le Gallois s’offre une parenthèse solo, très pop et aérienne, quelque part entre Brian Wilson et Teenage Fanclub. Les mélodies sont superbes (Honey all over, Shark ridden waters, Vitamin K notamment), les arrangements très fins et inventifs, et, sur scène, Gruff nous sert un show bricolo-électro-pop futé et attachant.
Le bougre se présente, en effet, face à nous tout seul, avec pour seule boîte à rythmes un vieux métronome vintage, un clavier pourri que vous n’oseriez même pas offrir au plus insupportable de vos petits neveux, et une guitare classique customisée par un luthier fou échappé de Saw ! Le plus dingue est que ça fonctionne ! Le public est sous le charme de ce Gallois à l’accent à couper au couteau. Une très belle écriture qui fait de ce disque la bonne surprise pop du printemps. Allez-y jeter une oreille… Et merci à l’action combinée de la Dynamo (qui a enfin un site où s’affiche sa programmation – il était temps !) et de l’une des meilleures assos toulousaines musicales : La Chatte à la voisine (ne vous méprenez pas, malgré ce nom au finaud double sens, la Chatte programme non pas du sous-punk français alternatif mais de la pop indé).
Bertrand Lamargelle
Concert à la Dynamo le 6 avril 2012
Photo : Gruff Rhys and Tony da Gatorra rehearsing in the studio.
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