Les Crevettes pailletées, un film de Cédric Le Gallo et Maxime Govare
Un sportif de haut-niveau, hétéronormé et homophobe se voit contraint d’entraîner une équipe de water-polo gay. Un hymne doux-amer à l’amitié et à la tolérance !
Mathias est vice-champion du monde de natation. Mais ce sportif de très haut niveau s’emporte lors d’un entretien télévisé et tient des propos homophobes. Le voilà condamné à des travaux d’intérêt général alors qu’il doit s’entraîner pour une compétition importante. Plutôt mal gré que bon gré, Mathias doit coacher une équipe de water-polo qui participera, si elle est sélectionnée, aux Gay Games en Croatie.
Stupeur et tremblements, Mathias se retrouve au cœur d’une équipe d’homos. Les premiers contacts sont à hurler de rire. Il faut dire que cette joyeuse équipe ne fait rien pour lui épargner les us et coutumes de leur communauté. Mathias va bien essayer de sortir de ce guêpier. Rien à faire, la condamnation et la sanction sont irrévocables. Dans un premier temps, il va faire un entraînement pour le moins distant, se préoccupant peu du résultat. Puis, petit à petit, il va se laisser convaincre des liens sincères qui unissent les membres de cette équipe, chacun cachant un mal-être douloureux quand ce n’est pas une vérité qui ne l’est pas moins. De fil en aiguille, il va finir par les suivre en Croatie. C’est à ce road-movie drolatique que nous invitent Cédric Le Gallo et Maxime Govare. Il était difficile de trouver meilleur guide que Cédric Le Gallo car il est le véritable patron de la véritable équipe de water-polo baptisée « Shiny Shrimps », nommée « Crevettes pailletées » pour les besoins de cette fiction. Les occasions de rire sont nombreuses car l’équipe est plus encline à faire la fête qu’à se muscler les abdos, au grand dam de Matthias. Les occasions de réfléchir sur cette communauté, encore aujourd’hui littéralement pourchassée, ne le sont pas moins. Certes, le film en fait des caisses sur le côté queer, et c’est dommage car il aurait été aussi l’occasion de faire un focus sur le milieu du sport actuel qui est l’univers le plus homophobe de la planète. Cela n’empêche pas malgré tout les réalisateurs de nous proposer un film divertissant, drôle et touchant, irrésistible parfois, une comédie conjuguant habilement humour et émotion dans un message célébrant la différence. Les acteurs sont tous épatants et plus particulièrement Nicolas Gob (Mathias), entraîneur hyper-viril hétéronormé, dont le regard sur son équipe de bras cassés va traduire une vraie prise de conscience. Soulignons aussi la très subtile composition d’Alban Lenoir (Jean, patron des Crevettes). Un comédien d’une belle sensibilité qui fait basculer le film dans un autre monde à lui seul…
Les Crevettes pailletées – Réalisateurs : Cédric Le Gallo, Maxime Govare – Avec : Nicolas Gob, Alban Lenoir, Michaël Abiteboul…
Nicolas Gob – Choisir entre sport et théâtre
Cet acteur belge qui fête ses 37 ans en octobre prochain, se rêve champion de tennis. Tout en tapant dans la balle jaune, il pratique à haute dose l’athlétisme, le karaté et la danse. Rien n’y fait, c’est le théâtre qui va finalement s’emparer du jeune homme au travers d’expériences au collège et au lycée. Finalement direction non pas les stades mais la prestigieuse école de théâtre Parallax à Bruxelles. De séries tv en seconds rôles pour le grand écran, le voici enfin en tête d’affiche dans le film sous rubrique. Bonne route !