Pour son concert du 17 avril prochain, l’Orchestre national du Capitole, sous la direction de Tugan Sokhiev, reçoit le prodigieux violoniste israélien d’origine ukrainienne Vadim Gluzman. Ce grand habitué de la Halle aux Grains, retrouve cette saison l’ONCT pour l’un des grands chefs-d’œuvre du répertoire violonistique : le Concerto de Tchaïkovski. En contrepoint, Tugan Sokhiev propose de (re)découvrir l’une des dernières symphonies « romantiques » de son pays : la Symphonie n°2 de Rachmaninov.
Vadim Gluzman mène une carrière internationale qui le conduit à jouer régulièrement sur les plus grandes scènes de musique classique du monde et avec de prestigieux orchestres (Berlin Philharmonic, Boston Symphony, Cleveland Orchestra, Chicago Symphony, Philadelphia Orchestra, San Francisco Symphony, Israel Philharmonic, London Philharmonic, London Symphony, Leipzig Gewandhaus etc.) et sous la direction de Christoph von Dohnányi, Tugan Sokhiev, Sir Andrew Davis, Neeme Järvi, Michael Tilson Thomas, Semyon Bychkov, Jukka-Pekka Saraste, Paavo Järvi…
Vadim Gluzman a passé la plus grande partie de son enfance à Riga, en Lettonie, et a commencé à étudier le violon à l’âge de sept ans. Il a étudié sous la direction de Roman Šnē en Lettonie et de Zakhar Bron en Russie. Ce virtuose hors du commun est aussi un formidable défricheur de partitions rares qui ne se contente pas de rejouer les mêmes tubes. Si Bruch et Tchaïkovski figurent à sa discographie, l’artiste enregistre aussi Bernstein, Gubaildulina, ou Dvarionas. Ce chambriste émérite est aussi passionné par l’enseignement. Il joue sur un violon Stradivarius de 1690, connu sous le nom de « Ex-Leopold Auer » (d’après son précédent propriétaire, le célèbre violoniste hongrois Leopold Auer) et qui fait l’objet d’un prêt à long terme de la Stradivari Society de Chicago.
Il sera donc à Toulouse le soliste de l’un des plus célèbres concertos romantiques du répertoire, l’unique Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, op. 35, de Tchaïkovski, qui fut composé en mars et avril 1878. Il était originellement écrit pour Leopold Auer (le précédent propriétaire du violon joué par Vadim Gluzman), mais celui-ci refusa tout d’abord de l’exécuter en raison de sa difficulté. Auer reviendra plus tard sur sa décision, mais en modifiant certains passages de la partie soliste.
La Symphonie n°2 de Serge Rachmaninov s’inscrit dans une période de composition intense puisque ces années voient aussi la naissance de L’Ile des Morts (1909) et du Concerto pour piano n°3 (1909). La partition fut en grande partie écrite à Dresde, où Rachmaninov s’était retiré quelque temps avec sa famille pour échapper aux tensions politiques de son pays, en 1907. La création a lieu le 26 janvier 1908 à Saint-Pétersbourg sous sa direction.
Des trois symphonies du compositeur, celle en mi mineur est incontestablement la plus jouée, la plus populaire des trois. Une popularité qui vient compenser l’échec de sa première symphonie, à l’origine d’une grave dépression que Rachmaninov eut du mal à surmonter.
Beau programme russe à la Halle aux Grains.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Billetterie en Ligne de l’Orchestre National du Capitole
Orchestre National du Capitole
Tugan Sokhiev (direction) • Vadim Gluzman (violon)
mercredi 17 avril 2019 à 20h00 • Halle aux Grains