Par principe, il est convenu qu’en tant que privilégié afin d’assister à une générale d’opéra, on attend plutôt la première pour livrer quelques impressions sur un support adéquat. Là, au vu de l’investissement de tous les protagonistes sur le plateau et dans la fosse, on se sent obligé et libéré pour battre un gigantesque rappel du public vers un tel spectacle. Nous sommes Place du Capitole, pas besoin de grimper la colline.
Un spectacle total, à nos pieds, LE SPECTACLE, d’abord avec un plateau vocal impérial, un orchestre de fosse encore une fois au top, mené par un chef survolté, un œil sur ses musiciens, l’autre sur le plateau, et les premières mesures du violoncelle solo qui vous envoûtent d’entrée, semblant vous dire : “ça va plus que le faire, attention les oreilles“. Tension de bout en bout. Et côté théâtre, une production déjà connue qui fonctionne avec toute l’intelligence que l’on peut en attendre.
Fricka, Sieglinde et Brünnhilde sont remarquables, et le mot est faible, avec deux prises de rôle je crois bien pour les deux dernières, la walkyrie Brünnhilde, lardant le ciel d’aigus sidérants. Des Hoïotoho ! Hoïotoho ! à faire se retourner ce pauvre Richard dans sa tombe. Magnifique scène avec toutes les Walkyries. Très belle basse de Hunding, superbe ténor de Siegmund et un Wotan de projection et de tenue de souffle confondantes.
Public de générale aux anges, si je puis dire. Des noms, des noms, oui, mais dans le prochain compte-rendu.
Michel Grialou
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Théâtre du Capitole
La Walkyrie (Richard Wagner)
Claus Peter Flo (direction musicale)
Nicolas Joel (mise en scène)
Orchestre National du Capitole
du 30 janvier au 11 février 2018
photo © Patrick Riou