Mardi 12 décembre 2017, 19h30, au CGR Blagnac, en direct de l’Opéra National de Paris-Bastille, Giacomo Puccini est au rendez-vous avec un de ses opéras parmi les plus célèbres et les plus courus, un véritable best-seller de l’histoire de l’opéra, son quatrième en tant que compositeur.
« Et faire pleurer, toujours, mais avec quelque chose de merveilleux, séduisant et gracieux. » G. Puccini. On peut espérer que c’est aussi la devise du metteur en scène tout autant que celle du compositeur.
Claus Guth
Claus Guth (Metteur en scène)
Gustavo Dudamel (Chef d’orchestre)
Manuel Gómez-López (Chef d’orchestre)
Atalla Ayan (Rodolfo)
Benjamin Bernheim (Rodolfo)
Sonya Yoncheva (Mimi)
Nicole Car (Mimi)
Artur Rucinski (Marcello)
Alessio Arduini (Schaunard)
Andrei Jilihovschi (Schaunard)
Roberto Tagliavini (Colline)
Aida Garifullina (Musetta)
Mimi va mourir en avril. Mimi, c’est celle que tout le monde attend, la soprano adulée Sonya Yoncheva qui va rendre son dernier soupir dans les bras de Rodolphe, le ténor brésilien Atalla Ayan, nouveau venu dans le petit monde star des ténors lyriques. On va oser écrire qu’elle a bien de la chance, puisque c’est sur scène !! Une Bohème de misère au départ mais qui risque de surprendre avec la mise en scène de Claus Guth, et le travail de ses assistants pour décors et costumes et lumières annoncés. Le tout sous la baguette de Gustavo Dudamel, autre “coqueluche“ de réputation mondiale, avec tout le reste de la distribution de haut-niveau bien sûr, sans oublier une Musetta super-luxe avec Aida Garifullina. Deux distributions surtout pour les deux rôles principaux. Gageons que la deuxième distrib‘ ne doit pas être à négliger. Mais pour les présents au CGR, c’est bien le tandem de choc qui vous attend.
Synopsis : c’est celui de La Bohème traditionnelle !!!!! On vous le donne quand même, mais:
On vous informe que c’est dans l’espace intersidéral que le metteur en scène allemand embarque un des opéras les plus représentatifs de l’art lyrique puccinien. Rodolfo et ses amis étudiants ou plutôt artistes du quartier latin ont survécu à un monde disparu. Ils sont sensés vivre leurs dernières heures dans une station spatiale en panne, dans un décor immaculé où règne le froid et l’isolement, et ils se souviennent alors de leur jeunesse parisienne.
Par quel tour de force, Claus Guth en est-il arrivé là ? Eh bien, il a trouvé le lien dans la fin du roman de Henri Murger, “Scènes de la vie de bohème “ qui a été le roman inspirateur du livret, écrit sous le règne de Louis-Philippe. En effet, nous dit-il : « Dans le dernier chapitre, les jeunes gens sont devenus vieux, ils se remémorent leur jeunesse de façon nostalgique, il y a quelque chose de l’ordre de la vanité, de la mort dans ce tableau. » Les héros sont passablement en proie à des hallucinations, les champignons sont-ils aussi du voyage ? Le metteur en scène avoue avoir subi l’influence certaine de l’ouvrage Solaris. Une chose est sûre, cela va tanguer dans les travées parisiennes, car on est loin, très loin, de ce qu’un public attend d’un opéra aussi traditionnel, du moins du point de vue du théâtre car, côté musique et chant, les spectateurs sont servis, et somptueusement.
SYNOPSIS ordinaire !
ACTE I – Le soir de Noël, à Paris, en plein Quartier Latin, quatre amis partagent une mansarde gelée : Rodolfo le poète, Marcello le peintre, Schaunard le musicien et Colline le philosophe. Après avoir saoulé le propriétaire pour lui faire oublier le loyer qu’il était venu collecter, tous partent réveillonner dehors sauf Rodolfo qui doit finir un article. Il reçoit alors la visite de la voisine Mimi qui n’a plus d’allumettes pour sa bougie. Sa chandelle rallumée, elle se rend compte qu’elle n’a plus sa clé. Les deux bougies s’éteignent, ils se retrouvent tous deux dans le noir. Rodolfo empoche la clé de Mimi pour passer plus de temps avec elle. Dans l’obscurité, leurs mains gelées se trouvent, ils se présentent l’un à l’autre et tombent amoureux.
ACTE II – Mimi et Rodolfo retrouvent les autres au Café Momus devant lequel Rodolfo a acheté un bonnet pour Mimi. L’ancienne maîtresse de Marcello entre accompagnée de son nouvel amant, Alcindoro, un riche et vieux conseiller d’état, pendant que les amis dînent. Visiblement lassée par lui, elle cherche à reconquérir Marcello et y parvient en le rendant jaloux. Quand arrive l’addition, les protagonistes n’ont plus assez d’argent, Musetta la fait alors mettre sur le compte d’Alcindoro qu’elle a fait partir sous un faux prétexte. Ils quittent tous le café en acclamant Musetta. Quand Alcindoro revient et découvre la somme réclamée, il s’effondre dans un fauteuil.
ACTE III – Au petit matin, près de la Barrière d’Enfer, aux portes de Paris. Quelques mois plus tard, Mimi retrouve Marcello dans une taverne et lui raconte que Rodolfo l’a quittée la veille. Rodolfo est en réalité endormi à l’intérieur, quand il se réveille et vient rejoindre son ami, Mimi se cache pour écouter la conversation.
Rodolfo commence par dire qu’il a quitté Mimi à cause de sa coquetterie, puis finit par avouer qu’il la soupçonne d’être gravement malade et n’ayant pas les moyens de la soigner, il espère que sa rudesse va l’amener à trouver un homme plus riche qui pourra s’occuper d’elle. En toussant, Mimi révèle sa présence.
Les amants cherchent à se séparer amicalement mais leur amour est trop fort, ils décident d’attendre le printemps. Pendant ce temps, Marcello et Musetta se disputent violemment.
ACTE IV – De retour dans la mansarde du premier acte. L’arrivée des beaux jours a signifié la rupture du couple. Marcello et Rodolfo sont dans leur mansarde, prétendent travailler mais en réalité repensent à leurs amours perdus. Colline et Schaunard arrivent avec un dîner frugal, les quatre amis prétendent qu’il s’agit d’un festin. Musetta arrive avec des nouvelles de Mimi qui a quitté son riche protecteur. Elle l’a trouvée dans la rue, gravement malade et affaiblie, et l’a ramenée. Ils partent tous vendre leurs dernières affaires pour payer un remède, laissant Rodolfo et Mimi seuls. Les amants repensent à leur histoire et à leur bonheur passé. Les autres reviennent avec un manchon et des médicaments, un médecin a été appelé mais Mimi est déjà évanouie et meurt avant son arrivée. Rodolfo s’effondre en pleurs en criant son nom (deux fois).
« Les passions, qu’elles soient ou non violentes, ne doivent jamais être exprimées de façon à susciter de l’aversion, et, tout comme la musique, dans les situations les plus terribles, ne doivent jamais offenser l’oreille mais au contraire plaire à l’auditeur, ou, en d’autres termes, ne doivent jamais cesser d’être de la musique… » G. Puccini
Quelles que soient les inventions de la mise en scène, sachez que l’émotion doit tout au départ, à la musique de Puccini et au chant, à ce que le compositeur fait dire et chanter. MUSIQUE et CHANT d’abord. Le THEATRE peut s’y rajouter, éventuellement. Il suffit qu’il ne pollue pas.
Michel Grialou
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