Rappel : En DIRECT de Paris, nous aurons Don Carlos de Verdi, puis La Bohème suivi d’un spectacle de ballet s’intitulant Pite, Pérez, Shechter, puis Boris Godounov et enfin Don Pasquale. Don Carlos, c’est la toute première version en français de ce grand opéra en cinq actes de Giuseppe Verdi, celle qu’il avait lui-même amendée pour la création de l’œuvre à Paris en 1867.
On s’incline devant de tels programmes et de telles affiches !! Mais le cinéma nous permet de nous transporter jusqu’à Paris, ce qui ne nous a pas empêché d’assister au Théâtre du Capitole à un magnifique Tiefland, l’heureuse surprise de cette ouverture de saison que tout amateur d’art lyrique ne peut pas négliger. Nous avons l’immense avantage de pouvoir profiter des deux : un luxe total.
Donc, jeudi 19 octobre, à l’Opéra Bastille, EVENEMENT à n’en pas douter et ce, à plusieurs titres. L’affiche est somptueuse. Le metteur en scène déjà, le dénommé Warlikowski, le chef, Philippe Jordan, et un plateau vocal hallucinant !!! Jonas Kaufmann en Don Carlos, celui qui va se sacrifier pour lui, Rodrigue, le marquis di Posa, ni plus ni moins que le baryton au firmament, Ludovic Tézier. Philippe II, ce sera la basse du moment Ildar Abdrazakov, le Grand Inquisiteur, une autre basse qui, s’il n’est pas le roi, il est le “patron“ des inquisiteurs, j’ai nommé Dmitry Belosselskiy.
Et pour parachever le tout, Sonya Yoncheva dans Elisabeth de Valois, et celle par qui, folle de jalousie, se noue tout le drame, la borgne mais si belle Princesse Eboli, maîtresse du roi, folle amoureuse du fils Don Carlo. Pour un rôle pareil, rien ne vous sera épargné avec Elīna Garanča. On peut penser que les comprimari choisis sont de futures stars en devenir !! les places à Bastille seront très très chères et il n’y en aura pas pour tout le monde.
Ainsi, pour la huitième saison, la collaboration avec l’Opéra national de Paris se poursuit. Son Directeur, Stéphane Lissner la justifie pleinement avec des arguments déterminants : « Les rapports entre l’opéra et le cinéma ont toujours été placée sous le signe des “affinités électives“. Si l’art lyrique est l’ancêtre naturel de nombreux genres cinématographiques, réciproquement, le septième art constitue aujourd’hui une source d’inspiration majeure pour de nombreux metteurs en scène : ainsi le travail d’un Krzysztof Warlikowski, de Damiano Michieletto ou encore de Ivo van Hove, pour ne citer qu’eux – qui signent respectivement les mises en scène de Don Carlo, Don Pasquale et Boris Godounov – se nourrit de références filmiques pour faire résonner les œuvres du répertoire dans ce qu’elles ont de plus actuel. »
Mais encore : « Si le théâtre garde pour lui l’irremplaçable présence des interprètes, le cinéma permet à un public toujours plus nombreux et éloigné des salles de découvrir des spectacles lyriques ou chorégraphiques. Parce que la caméra permet au spectateur de s’immiscer au plus près de la voix d’un chanteur et du souffle d’un danseur, parce que l’œil aguerri du réalisateur guide les regards à travers la densité d’une mise en scène ou d’une scénographie, le spectacle filmé s’impose aujourd’hui comme un objet en soi, un vecteur essentiel d’émotion et de démocratisation artistique. » Il suffit que le spectateur qui fréquente toujours les salles proprement dites ne se figurent pas qu’il va retrouver les mêmes conditions, ne serait-ce et surtout pour ce qu’il en est des voix.
Pour en savoir davantage sur Don Carlo, on peut consulter plusieurs de mes articles dont celui du 9 juin 2013.
Michel Grialou
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Jonas Kaufmann @ Gregor Honenberg
Ludovic Tézier © Elie Ruderman
Sonya Yoncheva © Gregor Hohenberg (Sony-Classical)
Elīna Garanča © Karina Schwarz/DG