C’est dans le cadre du Cycle Grands Interprètes que se produira le fameux duo, à la Halle ce 23 mai à 20h. Le programme sera “brahmsien“ en diable puisqu’ils nous enchanteront dans les trois sonates pour violon et piano de Johannes Brahms. Le concert a pour mécène Airbus.
Sonate pour violon et piano n°1 en sol majeur, opus 78
I – Vivace ma non troppo
II – Adagio
III – Allegro molto moderato 27 mn
Sonate pour violon et piano n°2 en la majeur, opus 100
I – Allegro amabile
II- Andante tranquillo – Vivace di qui andante
III – Allegretto grazioso (quasi andante) 20 mn
Sonate pour violon et piano n°3 en ré mineur, opus 108
I – Allegro alla breve
II – Adagio
III – Un poco presto e con sentimento
IV – Presto agitato 22 mn
Nicholas Angelich
Né aux Etats Unis en 1970, d’une mère pianiste et d’un père violoniste, les deux issus de familles aux racines de l’Europe de l’Est, Nicholas Angelich donne son premier concert à 7 ans!! interprétant alors le Concerto n°21 en ut majeur HV 467 de Wolfgang-Amadeus Mozart. Il entre à 13 ans au Conservatoire National Supérieur de Paris et étudie avec Aldo Ciccolini, Yvonne Loriod, Michel Beroff. Il travaille aussi avec Marie-Françoise Bucquet, Leon Fleischer, Dmitri Bashkirov et Maria Joao Pires. Il remporte à Cleveland le 2ème Prix du Concours International R.Casadesus, le 1er Prix du Concours International Gina Bachauer. Sous le parrainage de Leon Fleischer, il reçoit en Allemagne le prix des jeunes talents du « Klavierfestival Ruhr ». Aux Victoires de la Musique Classique 2013, il reçoit la Victoire du « Soliste Instrumental de l’Année. »
Depuis ses treize ans, il vit à Paris, revenu des “States“ avec sa mère. Il pointe depuis maintenant une dizaine d’années dans la cour des Grands. C’est un pianiste qui se singularise aussi par une relation très forte avec un public qui nourrit à son égard une admiration et une fidélité plutôt rares. Est-ce la perception d’une forme de fragilité, de timidité, de ce doute permanent qui semble l’animer ? et qui paraît rejoindre sa réponse à la question « Pourquoi joue-t-on ? » : « Parce que c’est comme ça. C’est trop compliqué à expliquer. Pourquoi est-on écrivain, acteur, pianiste ou mathématicien ? pour ne pas fuir la question, je dirai : c’est évident et nécessaire.…On joue parce qu’on aime ça. »
Grand interprète du répertoire classique et romantique, il donne l’intégrale des Années de Pèlerinage de Liszt. Il s’intéresse également à la musique du vingtième siècle : Messiaen, Stockhausen, Pierre Boulez, Eric Tanguy, Bruno Mantovani dont il crée Suonare, Pierre Henry dont il crée le Concerto sans orchestre pour piano ainsi que le concerto de Baptiste Trotignon, Different Spaces (CD chez Naïve). En mai 2003, il fait ses débuts avec le New York Philharmonic et Kurt Masur (Beethoven n°5). Toujours sous sa direction, mais avec l’Orchestre National de France, il effectue une tournée au Japon (Brahms n°2). Vladimir Jurowski l’invite en octobre 2007 à faire l’ouverture de la saison à Moscou avec l’Orchestre National de Russie.
Depuis son début de carrière, Nicholas Angelich s’est produit avec les plus grands orchestres, sous la direction des plus grands chefs et il est réclamé par les Directeurs des plus grandes salles et des plus grands Festivals. Il fait partie de la Cour des Grands pour cette nouvelle génération. En récital et en musique de chambre il joue à Paris, Lyon, Bordeaux, La Roque d’Anthéron, Piano aux Jacobins à Toulouse, Aix-en-Provence, Nantes, Genève, Bruxelles, Munich, Luxembourg, Brescia, Crémone, Rome, Milan, Florence, Lisbonne, Bilbao, Madrid, Tokyo, Londres, Amsterdam, Verbier, Festival Martha Argerich de Lugano, Mostly Mozart de New York. En musique de chambre, il joue avec Martha Argerich, Gil Shaham, Yo-Yo Ma, Joshua Bell, Maxim Vengerov, Akiko Suwanai, Renaud et Gautier Capuçon, Jiang Wang, Edgar Moreau, Daniel Müller-Schott, Leonidas Kavakos, Julian Rachlin, Gérard Caussé, Antoine Tamestit, Paul Meyer, les Quatuors Ebène, Modigliani, Ysaye, Prazak, Pavel Haas…
RENAUD CAPUÇON
Né à Chambéry en 1976, Renaud Capuçon étudie au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avec Gérard Poulet et Veda Reynolds, puis avec Thomas Brandis à Berlin et Isaac Stern. En 1998 Claudio Abbado le choisit comme Konzertmeister du Gustav Mahler Jugendorchester ce qui lui permet de parfaire son éducation musicale avec Pierre Boulez, Seiji Ozawa, Daniel Barenboim et Franz Welser-Moest. En 2000 il est nommé « Rising Star » et « Nouveau talent de l’Année » aux Victoires de la Musique puis « Soliste instrumental de l’année » en 2005. En 2006, Prix Georges Enesco décerné par la Sacem.
Comme son partenaire pour la soirée, la réputation artistique de Renaud Capuçon n’est plus à faire puisqu’il surfe sur les crêtes depuis plusieurs années déjà. Aucun orchestre prestigieux qui ne figure à son CV. Pareil pour les plus grands chefs, et les plus grands de ses confrères lorsqu’il s’agit de musique de chambre. Des états de service enthousiasmants. Il a donné la Création mondiale du Concerto pour violon de Pascal Dusapin avec le WDR Cologne, ainsi qu’un cycle de musique de chambre Brahms/Fauré de 5 concerts au Musikverein à Vienne.
Récemment, Renaud Capuçon s’est produit en résidence avec le Wiener Symphoniker et Philippe Jordan au Musikverein à Vienne, en tournée avec le Symphonique de Lucerne et James Gaffigan, Orchestre du Capitole de Toulouse et Tugan Sokhiev au Japon, Rotterdam Philharmonic et Yannick Nézet-Séguin, Scottish Chamber, Wiener Symphoniker et DSO Berlin avec Robin Ticciati, Israël Philharmonic, Orchestre Mariinsky de Saint-Petersburg et Valery Gergiev.
Points forts de la saison 2016/17 : Singapour Symphony avec Gustavo Dudamel, Orchestre de Paris avec Daniel Harding, Boston Symphony avec Alain Altinoglu, Philadelphia Orchestra avec Tugan Sokhiev, Royal Philharmonic Orchestra avec Charles Dutoit, tournée en Chine et Hong-Kong avec le Hong-Kong Philharmonic et Jaap Van Zweden, Orchestre National de France avec Valéry Gergiev, ainsi qu’une tournée de récitals avec Khatia Buniatishvili et avec Nicholas Angelich.
Renaud Capuçon joue le Guarneri del Gesù « Panette » (1737) qui a appartenu à Isaac Stern.
Il est le fondateur et directeur artistique du Festival de Pâques d’Aix-en-Provence et du Festival Les Sommets Musicaux de Gstaad, ainsi que professeur de violon à la Haute Ecole de Musique de Lausanne.
Si Brahms était au départ pianiste, il eut la chance de pouvoir fréquenter de manière assidue quelques excellents archets qui surent lui insuffler une science profonde du violon. Dès 1853 et ses vingt ans, il commence sa carrière en accompagnant en tournée le jeune prodige hongrois Edouard Reményi. La même année, il se lie d’une profonde amitié avec Joseph Joachim, amitié qui dura toute sa vie malgré une brouille passagère. La composition et les répétitions du Double Concerto pour violon et violoncelle les réconcilièrent, à leur mutuel et vif soulagement.
Les trois sonates furent composées dans la dizaine d’années qui va de 1878 à 1888 et qui représente une des époques les plus fécondes de la relative longue période créatrice de Brahms. On suppose que, dans ce style de composition, plusieurs œuvres précédentes n’ont pas résisté et furent détruites par le plus impitoyable des censeurs pour lui-même. La Première sonate fut écrite pendant les étés de 1878et 1879 que Brahms passa à Pörtschach, lieu de villégiature en Carinthie où, comme il l’écrivait au critique Hanslick, « les mélodies poussent si dru que l’on doit faire attention à ne pas marcher dessus. » Elle date de la même période que le Concerto pour violon, dédié à Joachim et composé pour lui, et les Rhapsodies pour piano, op.79. C’est toujours Joachim qui assurera une durable célébrité à cette première sonate. C’est par un savant équilibre entre diversité et unité que le compositeur aura fait de cette œuvre un chef-d’œuvre classique.
Par son lyrisme simple et chaleureux, la Deuxième sonate, composée en 1886, fut surnommée Thuner-Sonate en raison de son caractère idyllique qui est comme le reflet des eaux calmes du lac de Thoune, en Suisse, au bord duquel le compositeur passa trois étés.
La Troisième sonate est la seule à posséder quatre mouvements, et c’est de toutes la plus sombre par les timbres et la plus intense par l’expression. Le discours y est ample, passionné, éloquent, l’écriture plus virtuose. Entreprise aussi en 1886, elle fut achevée deux ans plus tard et présentée à Vienne par Brahms et Joachim. Elle fut dédiée à Hans von Bülow, le réputé pianiste et chef d’orchestre surtout, en témoignage de reconnaissance pour avoir maintes fois interprété sa musique. « Le premier mouvement, anxieux et passionné, est remarquable par le développement pianissimo. Il est suivi d’un Adagio qui associe la dignité simple d’un mouvement lent classique à un profond sentiment romantique. Le Scherzo débute par une fugace agitation, mais se revêt de gravité pour s’achever aussi irréellement qu’il avait commencé. Un long finale, acharné, accablé, conduit l’œuvre à une tempétueuse conclusion. »