Voir mon annonce précédente,
ainsi que celle de Jérôme Gac.
On parle toujours d’Il Trovatore de Verdi, et d’Ernani, ouvrage ultra-classique du romantisme, un opéra du jeune Verdi, point. Pourtant, cet opéra des conflits et des confrontations recèle des passages assez extraordinaires avec ses superbes poussées d’héroïsme, des arias en nombre, dignes de combien d’autres opéras du même Verdi. Nous sommes sans cesse en présence de personnages qui ont des émotions plus que des pensées, et c’est lors de leur opposition mutuelle que les passions sont au plus haut. Sachez tout d’abord, que les passages avec chœur sont nombreux et que les Chœurs du Capitole sont magnifiques.
Composé pour trois solistes et un comprimario, c’est à dire Silva, il se trouve qu’au niveau de la distribution vocale, les quatre voix sont bien sur un pied d’égalité, et à quel niveau ! Pour les quatre, cet opéra requiert un degré de technique vocale superlatif. Chapeau à ceux qui ont su assurer la distribution. Le comprimario de luxe, Silva, c’est la basse granitique, immuable, Michele Pertusi, le vieil oncle amoureux de sa nièce Elvira, la soprano Tamara Wilson, surprenante et magnifique spinto drammatiche, et le brigand Ernani, le ténor ardent, lyrique, désespéré, aux accents pleins de rage et de fierté, Alfred Kim, amoureux évidemment de la nièce. Enfin, Don Carlos, lui aussi amoureux, c’est le puissant et iridescent et jeune baryton Bilyy Vitaliy. D’aucuns vont bien trouver à redire sur le timbre et la jeunesse, la vaillance de certaines voix, mais bon…….
Pas trop de détails encore dans cet article, rédigé à la hâte, uniquement dans le but de vous persuader que vous ne pouvez pas rater ce spectacle. Vous attendrez avec impatience l’acte III, après l’entracte, quand l’opéra atteint un niveau supérieur lorsque Don Carlos pardonne aux conspirateurs, rend à Ernani sa réputation et ses propriétés et lui permet d’épouser Elvira, cette malheureuse jeune femme convoitée par trois hommes. Une scène forte.
Quant à la fosse, où l’on n’est pas sans remarquer du “beau monde“, on sent passer toutes les émotions et tous les soutiens et attentions parmi tous les pupitres de l’Orchestre du Capitole et on est ravi de découvrir un jeune talent à la baguette en la personne de, Evan Rogister. Le programme nous révèle qu’il est tromboniste et chante et a déjà dans sa besace, la direction de plusieurs ouvrages lyriques plus que conséquents.
Pour le côté théâtre, sachez que tout me semble fait pour que, Verdi, sa musique et les voix, des chœurs et des solistes, comprimari compris, ne soient pas, oserais-je le terme, pollué par, décors, costumes, accessoires, jeux de lumières. C’est un point largement positif, pour moi. Même les éléments de transposition ne m’ont pas gêné !!
Michel Grialou
Du 10 au 21 mars, au Théâtre du Capitole,
place du Capitole, Toulouse.
Tél. : 05 61 63 13 13.
Alfonso Caiani / Vitaliy Bilyy © Patrice Nin