Réflexions futiles, choses vues et souvenirs inspirés par la ville et ceux que l’on y croise.
À l’aéroport de Toulouse-Blagnac un matin, attente avant l’embarquement d’un vol pour Paris. Derrière moi, une femme, se plaignant de la lenteur de la procédure, dit à son compagnon : « Quand je pense que Mariah Carey prend l’avion deux ou trois fois par semaine… »
Nostalgie de l’époque où l’on pouvait presque monter dans un avion comme dans un taxi. Nul besoin alors de se déchausser, d’enlever sa ceinture, de glisser son dentifrice dans un sac en plastique, de se faire palper en levant haut les mains…
Article de Thibaut Danancher sur le restaurant Les P’tits Fayots dans l’édition du Point du 19 janvier. Sur la photo, Aziz Mokthari a enfilé des gants de boxe et porte ce que j’appelais son « pantalon easyjet ». Le croisant deux jours plus tard rue de la Trinité, il m’avoue avoir récemment jeté son pantalon orange. Dommage.
Mardi 31 janvier, rue Alsace, peu avant huit heures, un grand camion d’une enseigne spécialisée dans les produits et les plats préparés destinés aux professionnels de la restauration livre un établissement. Bon appétit…
J’en ai fait mon deuil : l’immeuble du Crédit agricole de la place Jeanne d’Arc n’affichera plus l’heure et la température. Cela fait maintenant plusieurs semaines que les lumières sont éteintes. Il est vrai que le fait qu’un établissement bancaire propose gratuitement ce petit service aux passants devenait une anomalie dans cette société où tout se paie.
Lu Costa Brava, le roman d’Eric Neuhoff à paraître le 2 mars. Pour de nombreux Toulousains, la Costa Brava est le prolongement naturel de leur ville, de leurs week-ends, de leurs vacances. Cela dure depuis des générations. On ne s’en plaint pas. Rosas, Calella de Palafrugell, Tamariu, Begur, Tossa de Mar, Palamos, Cadaqués : choisissez votre destination. Pour déjeuner ou dîner sur la terrasse de la Villa Mas, à Sant Feliu de Guíxols, il va falloir attendre encore un peu. À quand le premier bain de l’année ? Miser sur la fin avril ou le début du mois de mai témoigne d’un optimisme raisonnable. Y aura-t-il encore des bouteilles de Pierre Beauger dans la merveilleuse carte des vins de la Villa Mas ? Nous avons hâte d’avoir la réponse. Côté solides, on ne devrait pas être déçu. Comme d’habitude.
Je me souviens de ce restaurant espagnol de Toulouse, Don Huevon y Otras Historias, avenue du Cimetière, qui a fermé ses portes depuis bien des années et qui était le seul à mon goût dans le registre de la gastronomie d’au-delà des Pyrénées. Pourquoi Toulouse, ville tellement « espagnole » et latine dit-on, renferme si peu de restaurants de qualité inspirés par ses voisins espagnols ? Cela demeure un mystère. Quant aux restaurants italiens, n’en parlons pas. Enfin, si un aimable lecteur a des adresses, nous sommes preneurs. En même temps, cela a une logique. Pour manger espagnol ou italien, mieux vaut se rendre en Espagne et en Italie. Préférer l’original à la copie et aux plats industriels livrés dans la discrétion des petits matins aux restaurateurs plus soucieux de leur marge que de l’authenticité de ce qu’ils servent.
Aziz Moktari © Pierre Beteille