Myriam Maury – Mori est une artiste qui s’attache à représenter dans ses peintures, le réel tel qu’il est, non sans y ajouter couleur, lumière et transparence. L’occasion nous est donnée de mettre en lumière son travail.
Voilà maintenant, une vingtaine d’années que Myriam Maury expose ses toiles. Comme beaucoup d’artistes, elle débute très jeune la peinture pour l’arrêter quelques années plus tard, par manque de temps. C’est finalement son métier d’infirmière puis d’animatrice d’ateliers artistiques auprès de patients psychotiques, qui l’incite à reprendre une activité artistique professionnelle.
Sa peinture s’est profondément transformée. Au départ, engagée dans une démarche d’apprentissage, Myriam Maury aborde l’art figuratif, pour faire « du beau, de l’esthétique. C’était ma première démarche ». Progressivement, son intention évolue vers plus de sens. Et l’abstrait ne l’intéresse pas forcément, elle préfère le réel et sa retranscription. Myriam Maury « souhaite avant toute chose créer une ambiance ». Elle explique d’ailleurs : « Dans le cadre de mon travail à l’hôpital, j’étais confrontée à de l’art primaire où le ressenti était essentiel. Cela m’a donc beaucoup influencée. Au fur et à mesure, mon travail s’est allégé » vers du plus d’inachevé. « Mais, tout dépend du sujet. Encore une fois, c’est l’ambiance que je recherche ».
L’intensité des couleurs et la composition
Myriam Maury évoque assez difficilement sa peinture et laisse à ceux qui l’observent le soin d’en dire quelques mots. À première vue, c’est le travail des couleurs qui frappe. En effet, Mori se joue de leur saturation. Sa peinture est vive et lumineuse : « Je sature les couleurs pour créer des oppositions, tout en restant dans une certaine réalité bien sûr. Je ne vais pas faire une pomme turquoise par exemple. Certains m’ont d’ailleurs qualifiée de coloriste ». Et, cette intensité des couleurs semble créer comme un léger flou.
Pour le moment, Myriam Maury porte son regard essentiellement sur la composition et s’interroge sur la transparence et la lumière : « Je n’aime pas l’expression nature morte, je préfère parler de composition ».
Le voyage est un thème présent dans sa peinture mais pas essentiel. Elle l’explique assez facilement : « J’ai un petit peu voyagé en effet. Mes voyages m’ont inspirée, c’est vrai. Ils apportent une touche personnelle à mon travail. Ils alimentent notre imaginaire, mais n’ont pas une place prépondérante dans ce que je fais ».
Où peut-on voir les toiles de Myriam Maury – Mori ?
Actuellement, l’artiste Myriam Maury expose au restaurant Solides, 38 rue des Polinaires, aux Carmes du 5 décembre au 31 janvier 2017. Elle expose également à la Galerie de La Mosaïque à Saint-Jean, du 1er au 30 décembre. Pour ses futurs projets, il y a aussi le salon art3f en février 2017.
Si Myriam Maury expose ses œuvres, elle est aussi en charge de la programmation des expositions organisées pour le personnel, au sein du Centre Hospitalier Gérard Marchant. L’idée de cette programmation est de faire entrer l’art dans un lieu qui à l’origine n’y est pas consacré : « pour déstygmatiser ». Cet espace est à l’initiative de Jean-Claude Fréchou, ancien directeur adjoint de l’hôpital en octobre 2007, à l’occasion de la réouverture du restaurant du personnel détruit par AZF.
Myriam Maury nous en a dit quelques mots : « Je sélectionne les artistes à partir de mon réseau et le bouche-à-oreille. C’est un grand succès notamment lors des vernissages où nous réunissons de nombreux visiteurs ». Mori s’étonne de la diversité des ressentis : « Ces expositions sont un plus, un moment de détente avant de reprendre le travail et cela permet des échanges aussi ». Du 5 au 30 décembre, cet espace accueillera l’exposition d’Aurélie Martignac, artiste plasticienne et mosaïste d’art.
Marjorie Lafon