Dans sa nouvelle création destinée au Ballet du Capitole, La Reine morte, le chorégraphe Kader Belarbi se réfère à la pièce de théâtre éponyme de Henry de Montherlant, créée à la Comédie Française le 8 décembre 1942.
«Je n’ai pas été faite pour lutter, mais pour aimer.» Inès, dans La Reine morte, acte II, scène 5.
C’est un ballet en deux actes librement inspiré de la première pièce de l’écrivain français mais aussi de la pièce Reinar después de morir de Luis Vélez de Guevara (1652), elle-même source d’inspiration de Montherlant. Toujours en quête d’un thème ou d’une histoire, K. Belarbi, au vu de la richesse du sujet, a décidé d’en faire un ballet. « Avec La Reine morte, j’ai le sentiment de créer pour la première fois un ballet totalement classique qui utilise avec évidence tous les ingrédients du ballet académique. Si mon style a dérivé vers un certain néoclassicisme, une sensibilité plus “actuelle“, je reviens aujourd’hui plus facilement à un héritage en correspondance avec la qualité des danseurs du Ballet du Capitole. »
« La signification de ce drame tient toute entière dans la chute d’un homme, faible (le roi du Portugal, Ferrante) sous ses airs de grandeur, et en qui le sens de l’humain est perverti par le pouvoir, l’orgueil et la solitude. Pour Montherlant, Ferrante est un « terrible roi Lear… Sa tragédie est celle de l’homme absent de lui-même, de l’homme qui ne croit plus à ce qu’il fait ».
Les extraits musicaux sont de Piotr Illyitch Tchaïkovski. « C’est un compositeur qui a l’avantage d’être connu, mais c’est aussi et surtout un vrai compositeur de musiques de ballets. J’ai l’impression avec lui d’avoir trouvé un compagnon. Certes, c’est un compositeur mort. Cependant, ayant réussi à trouver dans son œuvre des morceaux pour chacune de mes séquences, j’ai eu le sentiment que nous avions travaillé ensemble, côte à côte, comme il a dû le faire avec Marius Petipa. »
Le chef estonien Vello Pähn dirigera les musiciens de l’Orchestre National du Capitole.
Kader Belarbi, danseur étoile de l’Opéra de Paris, a déjà présenté avec les Ballets du Capitole, deux de ses pièces en 2010, A nos amours et Liens de table. Il prendra ses fonctions de Directeur de la danse de la compagnie en août 2012.
Michel Grialou
photo de Kader Belarbi : William Beaucardet