Dédié à la création contemporaine, le festival international CDC éclaire cette année l’histoire de la danse en invitant une quinzaine de chorégraphes dans une douzaine de théâtres, à Toulouse et dans la région Midi-Pyrénées.
Dédié à la création contemporaine, le festival international CDC affiche chaque année des compagnies venues des quatre coins du monde. Soucieux de mettre à l’honneur de jeunes chorégraphes, il soutient également des artistes installés dans la région Midi-Pyrénées. Pour cette 11e édition, le festival s’installe dans une douzaine de théâtres à Toulouse et dans la région Midi-Pyrénées, et accueille des chorégraphes dont les travaux sont fortement imprégnés par l’histoire de la danse. Directrice du Centre de développement chorégraphique de Toulouse – Midi-Pyrénées et programmatrice du festival, Annie Bozzini a en effet invité une quinzaine de chorégraphes pour faire ressurgir «un pan de l’histoire de la danse ou partager leur perception d’un parcours d’artiste traversé par des préoccupations d’une mémoire de la danse».
L’un des temps forts sera la reconstitution historique du « Sacre du printemps » de Vaslav Nijinski par Dominique Brun, avec une troupe de danseurs contemporains au TNT. Créé en 1924 par les Ballets Suédois – grand rival des Ballets Russes de l’époque -, « Relâche » est un divertissement hybride conçu par Francis Picabia avec la chorégraphie de Jean Börlin sur une musique d’Érik Satie. Ancien directeur du Ballet royal de Suède, Petter Jacobsson en a signé une relecture présentée à la Halle aux Grains par le Ballet de Lorraine. La compagnie dansera également une pièce de Noé Soulier, jeune danseur et chorégraphe auquel le festival consacre un parcours qui met au programme trois autres de ses pièces questionnant et revisitant le langage de la danse académique «auquel il rend une forme d’hommage très personnel», souligne Annie Bozzini.
Dernière création de Michel Schweizer présentée au TNT, « Cartel » confronte une ancienne étoile de l’Opéra de Paris avec un jeune danseur classique, «pour nous parler de la communauté de la danse et de la transmission des gestes d’une génération à l’autre», poursuit la programmatrice du festival. Après « TWERK » l’année passée, on attend de nouveau le duo François Chaignaud et Cecilia Bengolea avec cette fois « Dub love », pièce pour trois interprètes donnée à l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines. «La danse est un effort. Dans « Dub Love », nous utilisons les pointes comme arme de résistance et pour confronter le plaisir de danser au défi de la douleur», assurent les deux artistes. Sur la même scène, Cédric Andrieux dansera le solo éponyme conçu avec le chorégraphe Jérôme Bel, posant «un regard rétrospectif sur sa carrière d’interprète, depuis sa formation jusqu’à son arrivée au Ballet de l’Opéra de Lyon», assure Annie Bozzini. On annonce également les nouvelles pièces d’Arthur Perole, Raphaël Cottin, Jérôme Brabant, Sylvain Huc, Bouziane Bouteldja, etc.
Le festival se déroulera dans le double contexte du vingtième anniversaire du Centre de développement chorégraphique de Toulouse – Midi-Pyrénées, organisateur de l’événement, et de l’abandon par la mairie de Toulouse du projet d’implantation de la Cité de la Danse dans les murs de l’ancien hôpital La Grave – en raison de la complexité du dossier lié au site choisi. Soutenu par le maire Jean-Luc Moudenc dès sa première mandature (2004-2008), le projet de Cité de la Danse porté par le Centre de développement chorégraphique attend aujourd’hui la désignation d’une autre lieu pour être relancé.
Jérôme Gac
Festival international CDC, du 20 janvier au 7 février, à Toulouse et en Midi-Pyrénées.
Centre de développement Chorégraphique, 5, avenue Étienne-Billières, Toulouse.
Tél. 05 61 59 98 78.
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photo: « Cédric Andrieux » © Herman Sorgeloos