Avec Hugh Jackman, Dakota Goyo, Evangelyne Lilly, Anthony Mackie, Kevin Durand, James Rebhorn.
En l’an 2020, Charlie Kenton est routier, et fait la tournée des spectacles d’un genre nouveau : il commande à des robots par manette interposée, lors de combats de boxe où le métal froissé a remplacé la chair humaine. Loser patenté, ancien boxeur déchu, il a raté sa vie, mais lorsqu’on lui apprend que son ex est morte, laissant derrière elle son fils de 11 ans, il en profite pour… le vendre à son ex belle-soeur ! Sauf qu’on ne se débarrasse pas comme cela d’un gamin, et Charlie doit se le coltiner pour les vacances. Cela tombe bien, le petit est fan de combats de robots, et recueille une épave : le robot Atom. Contre l’avis de son père, il décide de le garder. A leur grande surprise, la machine se révèle très surprenante, et va gravir une à une les marches de la notoriété au fil des combats.
On aurait pu s’attendre à un délire geek, une suite d’affrontements de robots à la « Transformers », prétexte à un déluge d’effets spéciaux et de câbles qui flambent, filmés par une caméra virtuose mais véhiculant l’esbroufe. Que nenni ! Le film est avant tout une oeuvre tous publics, parlant surtout d’une relation père/fils très sympathique. A mi-chemin entre la comédie d’action et le genre « émotion », le film deShawn Levy met particulièrement en valeur le duo Jackman/Goyo, deux têtes de mules se prenant le bec mais s’apportant mutuellement du positif.
Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, le personnage en détresse n’est pas le gamin, mais bel et bien le père, au potentiel énorme mais en perdition car ne se faisant plus confiance, accumulant les échecs par attitude auto-destructrice. Les efforts conjugués de son fils et de sa petite amie (toujours aussi craquante mais trop discrète Evangelyne Lilly) re-propulsent Charlie sur le devant de la scène, avec en point d’orgue une séquence finale donnant les frissons.
Les éléments de science-fiction passent au second plan, et même au quinzième, tant les gadgets, écrans tactiles, et bricolages passent à la trappe au profit d’une trame plus humaine et accessible. Le film en cela est un tour de force, les effets spéciaux s’intègrent très naturellement, et rarement un métrage dit de science-fiction aura réussi à fondre ses effets visuels dans l’histoire. Alors certes, nous voyons beaucoup de robots, (à un moment, il n’y a même que cela à l’image), mais ce sont avant tout des personnages, pas des tours de force technologiques. Par exemple, une des meilleurs scènes voit Atom assis sur une chaise, attendant d’être commandé par Charlie, face à un miroir. Un léger traveling vient appuyer son regard dans le reflet, mais le réalisateur n’en rajoute pas. On a compris. Succint et efficace, à l’ancienne.
Sur la bonne vieille trame du combat de David contre Golliath, mettant en scène un gamin un peu geek sur les bords mais à l’obstination sans faille, « Real Steel » aligne les morceaux de bravoure d’Atom (certainement une référence directe au manga « Astro Boy » / « Tetsuwan Atom » d’Osamu Tezuka) au rythme de combats toujours plus tendus et spectaculaires, ponctués de chorégraphies d’entrée sur le ring très dansantes. Résultat : on sort de la séance avec la banane aux lèvres, boosté par l’énergie du film et le message optimiste qui, s’il n’invente rien, a au moins le mérite d’offrir une histoire touchante maquillée en oeuvre de SF puissante.
Thomas Berthelon : http://thomasberthelon.com
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