C’est à l’un des compositeurs les plus féconds de toute l’histoire de la musique qu’est consacrée la prochaine série de concerts de l’Orchestre de Chambre de Toulouse. Georg Philipp Telemann fut le musicien le plus célèbre de son époque, éclipsant même des maîtres tels que Johann Sebastian Bach. Le programme des quatre concerts prévus rend hommage à la vaste production instrumentale de Telemann, notamment à ses concertos pour cordes.
Les études musicales de ce fils de pasteur, né en 1681 à Magdebourg, ont été menées en autodidacte… À peine deux semaines de leçons de clavecin, et le voilà qui se forme seul à la flûte, au violon, à la cithare, au trombone, à la contrebasse… et aussi à la viole de gambe ! Il compose son premier opéra à 12 ans, provoquant la fureur de sa mère qui lui confisque ses instruments de musique et l’envoie étudier des choses plus sérieuses, comme le droit. Après avoir fait la connaissance du célèbre Haendel, il entre à l’Université de Leipzig pour étudier le droit et y organise unCollegium musicum. En 1708 Il est nommé Konzertmeister, puis Hofkapellmeister à la cour d’Eisenach où il entretient les meilleures relations avec Johann Sebastian Bach dont il deviendra le parrain du second fils, Carl Philipp Emanuel. En 1721, déjà très célèbre, il se fixe définitivement à Hambourg comme directeur de musique de la ville et maître de chapelle des cinq églises principales. Durant ses dernières années, la vue de Telemann commence à décliner, comme celle de ses contemporains Bach et Haendel. Il continue néanmoins à composer et fait figure de pionnier dans des genres nouveaux tel le quatuor à cordes. Il meurt à Hambourg en 1767.
Si, de son vivant, Telemann éclipsa tous ses contemporains par sa célébrité, il tomba, après sa mort, dans un oubli étonnant : « La postérité (fit) payer cher à Telemann l’insolente victoire que, de son vivant, il remporta sur Bach. Cet homme, dont la musique était admirée dans tous les pays d’Europe… est aujourd’hui dédaigné. On ne cherche même pas à le connaître » écrit Romain Rolland en 1919. Heureusement, cette situation a évolué grâce notamment au disque permettant de redécouvrir son œuvre, capitale et monumentale. Auteur d’environ six mille œuvres, Telemann illustre tous les genres pratiqués à l’époque grâce à sa vivacité d’écriture et son inlassable curiosité. Représentant capital de l’ère baroque allemande à son apogée, il maîtrise également les esthétiques italiennes de composition tout en manifestant des affinités avec la musique française. On lui doit environ cent oratorios, des cantates profanes, quarante-quatre passions, quarante opéras, six cents ouvertures à la française et d’innombrables concertos, pièces de musique de chambre, pièces pour clavecin et lieder.
Au programme des concerts de l’OCT, Gilles Colliard a inscrit deux suites et deux concertos, l’un pour violon, l’autre pour viole de gambe. Gilles Colliard sera le violon solo et Anne Gaurier troquera son violoncelle pour une viole de gambe, ce bel instrument à la douce sonorité qui possède six ou sept cordes, accordées par quartes et tierces, et des frettes, comme une guitare.
Serge Chauzy
Une Chronique de Classic Toulouse
lundi 13 et mercredi 15 mai à 20h30
L’Escale de Tournefeuille
Réservation
mardi 14 et jeudi 16 mai à 20h30
L’Escale de Tournefeuille
Réservation
.