Avatar : de Feu et de Cendres un film de James Cameron
Le troisième opus d’Avatar s’inscrit d’ores et déjà dans la légende du 7e art pour une multitude de raisons. Si la technologie est l’une d’elles, ce n’est pas la plus importante. En effet, James Cameron fait ici basculer la pure heroic fantasy vers un film dont les axes majeurs croisent à l’infini la haine, le deuil, la renaissance, l’amour, le couple, le passage à l’âge adulte, sans oublier les problèmes environnementaux, la colonisation, les conflits claniques…. J’en oublie, pardon, mais tout cela pour dire que c’est un film-somme dans la production de ce génial démiurge du 7e art.
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Pandora, cette planète que nous connaissons bien depuis le premier tome d’Avatar en 2009, suivi d’un second en 2012 (Avatar : la Voie de l’Eau) semble enfin avoir retrouvé la paix. Semble seulement… En effet le clan des Cendres et du Feu, vivant dans des lieux volcaniques, pillards invétérés et sans foi, continue ses exactions sous la férule de leur reine Varang. Mais Pandora est à nouveau envahie par des Terriens à la recherche du précieux liquide que contiennent les tulkuns, ces habitants des profondeurs marines dont la culture est en symbiose parfaite avec celle des Na’Vi. Pour compléter ce tableau belliciste, l’armée humaine est toujours à la recherche, pour élimination, de Jack Sully, aujourd’hui chef des Na’Vi, époux de Neytiri et père d’une nombreuse progéniture dont Spider, un ado terrien adopté. Nous le savons, cette famille est endeuillée par la mort d’un de leurs enfants : Neteyam, dont l’aîné de la fratrie, Lo’ak se considère comme responsable. Voilà le décor planté. Sa seule lecture trace bien les courants contraires qui vont à nouveau mettre Pandora mais aussi la famille de Jack Sully sur des braises ardentes.
L’histoire va donc conjuguer dans cet opus autant les conflits familiaux que ceux mettant en péril l’équilibre de cette planète. Et tout cela dans une réalisation qui épuise les superlatifs. Mais si le spectacle est vertigineux, c’est aussi parce que James Cameron, cette fois, creuse les personnages au plus profond de leur psyché, ce qui n’est pas courant dans les blockbusters, vous en conviendrez, et c’est ce qui fait de cet Avatar une réflexion majeure sur ce que peut être le cinéma grand public aujourd’hui, ces émotions autant esthétiques que spirituelles et philosophiques que l’on peut partager en salle dans une véritable communion. Sam Worthington, Zoë Saldaña, Jack Champion (c’est lui Spider !!!) et Oona Chaplin entre autres se « cachent » derrière la performance capture mais leurs intonations, leurs regards et leurs attitudes trahissent des comédiens particulièrement motivés. D’autant qu’ils jouent sans décor ni costume !!!
Franchement on ne voit pas les 3h15 passer et la seule consolation après le générique final est de savoir que deux suites sont en production pour sortir en 2029 et 2031 !

